Priorités de santé publique en situations d'urgence

Domaine de la santé publique

Principaux sujets de préoccupation

Maladies transmissibles

Les personnes qui vivent dans les zones de conflits et connaissent des difficultés d’accès à de l’eau potable ainsi qu’aux services d’assainissement sont exposées au risque de maladies à transmission hydrique ou vectorielle telles le paludisme, la dengue et le choléra. Les personnes qui vivent dans des camps et des zones accueillant un grand nombre de personnes déplacées sont particulièrement menacées.

Les pénuries de vaccins, les faibles taux de vaccination et la rupture de la chaîne du froid peuvent entraîner une augmentation du nombre des cas de maladies évitables par la vaccination, telles la rougeole et la poliomyélite. Les enfants déplacés, non vaccinés ou sous-vaccinés sont particulièrement menacés.

Parité homme-femme

Les femmes et les adolescentes, notamment celles qui sont situées dans des milieux fragiles ou hostiles, subissent une marginalisation fondée sur le sexe, dont la violence sexuelle et la violence à l’égard des femmes. Le nombre de ces agressions peut augmenter pendant les situations d’urgence entraînant des grossesses précoces qui menacent davantage la vie des filles. 

Santé des migrants 

Les populations déplacées fuyant des conflits requièrent en général de soins de santé d’urgence ainsi que de soins traumatologiques, tandis que d’autres individus atteints de maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète et le cancer ont besoin d’un traitement à long terme plus coûteux. De ce fait, les réfugiés exercent une pression supplémentaire sur les systèmes de santé des pays hôtes eu égard au financement et aux ressources. La faiblesse de la couverture vaccinale dans le pays d’origine, associée aux mouvements de population et à la surpopulation parmi les réfugiés, fait augmenter le risque de flambées épidémiques.

Maladies non transmissibles

Les patients déjà atteints de maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète, le cancer avant une situation d’urgence, peuvent connaître des exacerbations graves du fait de l’impossibilité d’accéder aux médicaments ou aux établissements à des fins thérapeutiques.

Personnes handicapées 

Les personnes qui vivent avec un handicap sont moins susceptibles d’avoir accès aux aides dont ils ont besoin durant une crise humanitaire et de reprendre une vie normale à long terme. L’expérience commune montre que les personnes handicapées sont plus susceptibles d’être délaissées ou abandonnées lors d’une évacuation durant une catastrophe et des conflits du fait de l’absence de préparation et de planification ainsi que de l’inaccessibilité des établissements, des services et des systèmes de transport. La plupart des abris et de camps de réfugiés ne sont pas faciles d’accès et les personnes handicapées sont les plus écartées de ces derniers à cause d’une perception selon laquelle ils requièrent des services médicaux complexes.

Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent

Dans les contextes de crise, les femmes et les filles n’ont souvent aucun accès aux services de santé de base comme la planification familiale, les soins prénatals et obstétricaux. En raison des niveaux de mortalité maternelle et néonatale élevés dans certains pays, il est nécessaire de mettre l’accent sur la mise à disposition de services de santé reproductive notamment dans les camps et les zones où les établissements de santé et les services d’orientation-recours ne sont pas disponibles. Du fait de la perturbation des services de santé et des pénuries de vaccins, les nourrissons et les enfants ne développent souvent pas d’immunité contre les maladies évitables par la vaccination tandis que les adolescents ont besoin d’accéder à l’éducation et aux services de soins de santé, y compris la contraception.

Santé mentale

Des programmes de réadaptation appropriés pour les patients atteints de troubles de santé mentale doivent être lancés dès que possible, mais il se pourrait qu’ils ne soient mis en œuvre qu’après la situation d’urgence. De plus, les problèmes de santé mentale peuvent être présents dans les contextes de transfert de population, notamment après le déplacement temporaire à cause du stress résultant de la reconstruction et la réinstallation dans des zones exposées à des catastrophes ou des guerres.

Nutrition

Les catastrophes aiguës, qu’elles soient de grand ampleur accompagnées par des impacts à long terme ou temporaires, peuvent mettre en exergue ou aggraver un problème de malnutrition préexistant. La synergie entre la malnutrition et l’infection constitue un facteur crucial : la prévalence de la malnutrition peut être aggravée par les taux élevés des maladies infectieuses telles la rougeole, la diarrhée, la dysenterie, les infections respiratoires aiguës et le paludisme. Les groupes vulnérables les plus courants sont les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes âgées, les enfants non-accompagnés, les personnes handicapées et les personnes atteintes de maladies chroniques (par exemple les patients souffrant de tuberculose).

Soins de traumatologie et de chirurgie

Un nombre croissant de patients blessés peut être confronté à des difficultés pour trouver des soins de traumatologie et des services de chirurgie du fait des pénuries de personnels de santé qualifiés, des médicaments et de fournitures médicales. La disponibilité des services d’orientation-recours peut être limitée.

Eau, assainissement et santé

L’interruption des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement limite la fourniture d’eau potable aux populations et aux établissements de santé et accroît le risque de maladies à transmission hydrique ou vectorielle.