La couverture santé universelle :
pour tous et partout
- Couverture santé universelle
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Le but de la couverture santé universelle (CSU) consiste à garantir que tout le monde ait accès à des services de santé de qualité, au moment et à l’endroit où il en a besoin, sans avoir à supporter de difficultés financières.
Avancer sur la voie de la CSU est indispensable pour promouvoir la « santé comme droit de la personne » et améliorer le développement socio-économique.
Les pays auront tous une approche différente de la CSU ; il n’existe pas de recette unique. Tous les pays peuvent faire quelque chose pour progresser sur la voie de la CSU.
Personne ne devrait avoir à choisir entre une bonne santé et les nécessités de la vie.
En dernier ressort, la couverture santé universelle est un choix politique. Il incombe à chaque pays et à chaque gouvernement national de la mettre en place.
Une approche multisectorielle est cruciale pour réaliser la CSU.
La CSU constitue un but sur le long terme et requiert un engagement politique durable.
La CSU crée un monde plus sain et plus équitable pour tous : quand les individus sont en bonne santé, leurs familles, leurs communautés et leurs pays prospèrent.
La CSU est un investissement en capital humain et un moteur fondamental de croissance et de développement économiques inclusifs et durables.
L’avancée sur la voie de la CSU est progressive et place les populations vulnérables et marginalisées au centre de l’engagement mondial à « Ne laisser personne pour compte ».
Le programme de la CSU s’étend sur le long terme et requiert un engagement politique durable ainsi que la participation effective des acteurs de la santé étatiques et non-étatiques.
Avancer sur la voie de la CSU est la clef de la sécurité et du développement nationaux.
La CSU amène les pays vers des réformes de gouvernance sanitaire afin de promouvoir la redevabilité et la capacité de réponse du secteur de la santé.
Chaque année, près de 100 millions de personnes sont acculées à un état de pauvreté extrême, contraintes de survivre avec 1,90 dollar US par jour voire moins, parce qu’elles doivent payer leurs soins de santé de leur propre poche.
Plus de la moitié des pays de la Région doivent encore élaborer des stratégies sanitaires en vue de la CSU.
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- Protection financière
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La couverture universelle des services de santé est inextricablement liée à la façon dont les systèmes de santé sont financés. Si les personnes démunies doivent payer sur-le-champ quand elles ont besoin d’être soignées, elles ne peuvent pas bénéficier des services de soins dont elles ont besoin.
Des paiements directs élevés empêchent les individus d’accéder à des services de santé. L’augmentation des prépaiements et de la mise en commun des ressources est une solution viable.
Plus de 800 millions de personnes (soit près de 12 % de la population mondiale) dépensent au moins 10 % de leur budget familial pour se soigner, ou soigner un enfant malade ou un autre membre de la famille. Elles subissent les fameuses « dépenses catastrophiques ».
La Région n’investit que très peu dans la santé, avec seulement 2 % des dépenses de santé mondiales pour près de 9 % de la population mondiale, et avec d’énormes disparités entre les pays et à l’intérieur des frontières.
Dans la Région de la Méditerranée orientale, environ 40 % des dépenses de santé sont à la charge directe des personnes, et beaucoup d’entre elles n’en ont pas les moyens.
Les paiements directs entretiennent l’inégalité et la pauvreté, et empêchent les individus d’accéder aux services dont ils ont besoin.
Dans la Région de la Méditerranée orientale, environ 55,5 millions de personnes rencontrent des difficultés financières, et près de 7,7 millions sont acculées à la pauvreté chaque année du fait des paiements directs excessifs.
Dans certains pays de la Région, les paiements directs liés aux services de santé représentent plus de 70 % des dépenses de santé totales à l’échelle nationale.
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- Couverture de la population et des services
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Atteindre les personnes démunies et celles issues du secteur informel devrait être au cœur de toute stratégie déployée en vue de la CSU.
Au moins la moitié de la population mondiale actuelle n’est pas en mesure d’accéder aux services de santé essentiels dont elle a besoin.
La CSU repose sur les valeurs et les principes des soins de santé primaires sur lesquels elle est parfaitement alignée.
L’ossature de la couverture santé universelle repose sur une puissante plateforme de soins de santé primaires avec l’intégration de l’engagement des communautés dans le système de santé.
Il est important de noter que la CSU s’intéresse à tous les types de services de soins de santé, et pas uniquement aux traitements. La promotion, la prévention, le traitement, la réadaptation et les soins palliatifs constituent également des composantes clés.
La CSU doit s’attaquer aux problèmes de santé prioritaires en assurant des prestations de service intégrées et axées sur les personnes.
La collaboration avec le secteur privé est cruciale dans de nombreux pays afin de progresser sur la voie de la CSU.
Les déterminants sociaux de la santé jouent un rôle. L’exclusion sociale, la pauvreté, et le manque d’opportunités d’éducation contribuent non seulement à une mauvaise santé, mais empêchent également les individus d’accéder aux services dont ils ont besoin quand bien même ceux-ci sont disponibles.
Dans la Région, environ 70 % des services ambulatoires sont assurés par le secteur privé.
En moyenne, 42 % des médicaments génériques sélectionnés sont disponibles dans le secteur public des pays à revenu faible ou intermédiaire de la Région.
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- CSU et situations d’urgence
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La couverture santé universelle revêt une importance particulière pour les populations des pays qui ont des situations d’urgence aiguës et prolongées.
Renforcer les systèmes de santé est la meilleure façon de se protéger des crises sanitaires.
La réduction des risques et les efforts déployés en matière de préparation aux situations d’urgence au niveau communautaire permettent d’éviter l’effondrement de la CSU quand une situation d’urgence majeure se présente.
Aujourd’hui, près des deux tiers des pays de la Région sont touchés directement ou indirectement par des situations d’urgence, dont quatre pays (sur un total de six au niveau mondial) classés au niveau 3 par l’OMS et les Nations Unies, connaissant des situations d’urgence « majeures » – il s’agit de l’Iraq, de la République arabe syrienne, de la Somalie et du Yémen.
Au niveau mondial, la moitié des personnes déplacées internes vivent dans des pays de la Région, et plus de 60 % des réfugiés et des migrants en sont originaires.
Au moins 12 des 22 pays de la Région ont connu une ou plusieurs épidémies de maladies infectieuses émergentes ayant un potentiel de propagation mondiale au cours de la dernière décennie.
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- Couverture santé universelle et systèmes de santé
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Afin de progresser vers la couverture santé universelle, un pays doit avoir un système de santé solide, efficace, bien doté en personnel offrant des services abordables et accessibles à tous.
Le renforcement des systèmes de santé (améliorer les systèmes de financement mais aussi la gouvernance, l’organisation des personnels de santé, les prestations de service, les systèmes d’information sanitaire et garantir l’approvisionnement en médicaments et autres produits médicaux) est essentiel pour progresser sur la voie de la CSU.
La CSU nécessite des actions pour renforcer les systèmes de santé, dont les ressources humaines, et l’amélioration des infrastructures, des médicaments, de l’information, de la gouvernance, des prestations de service et des systèmes de financement.
L’absence de politiques claires, une faible surveillance réglementaire, une sensibilisation du public limitée, et une gestion inappropriée des produits médicaux compromettent les chances des pays à atteindre la CSU.
L’OMS a identifié l’avancée sur la voie de la CSU comme thème transversal à l’action qu’elle mène avec les pays afin de faire la promotion de systèmes de santé équitables et efficaces.
Afin d’atteindre la CSU, il nous faut garantir la sécurité des agents de santé lorsqu’ils fournissent des soins. Or, 83 % de toutes les attaques perpétrées contre les agents de santé et les établissements de soins à l’échelle mondiale en 2016 ont eu lieu dans la Région.
La CSU ne peut être atteinte sans un nombre suffisant d’agents de santé. Pourtant, un tiers des pays de la Région sont encore confrontés à une grave pénurie.
Alors que plus de 90 % des produits médicaux de la Région sont importés, on estime que 30 à 50 % des produits médicaux sont gaspillés du fait d’un usage irrationnel.
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