Mardi 16 octobre 2018, Khartoum (Soudan) — Aujourd’hui, la soixante-cinquième session du Comité régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale a poursuivi ses sessions ordinaires à Khartoum (Soudan).
Son Excellence le Professeur Mohamed Abu Zaid Mustafa, ministre fédéral de la Santé du Soudan, a été élu par les membres du Comité régional en tant que Président de la soixante-cinquième session du Comité régional.
Le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a présenté le rapport annuel du Directeur régional de l’OMS. Il a défini sa vision de la Santé pour tous et par tous 2018-2023, en mettant l’accent sur ses quatre priorités stratégiques, à savoir : l’avancée de la couverture sanitaire universelle, l’intervention dans les situations d’urgence sanitaire, la promotion de la santé des populations, et le fait d’apporter des changements transformateurs afin d’améliorer la façon de travailler de l’Organisation et d’augmenter son impact à l’échelle des pays.
Lorsqu’il a pris la parole devant le Comité régional, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l’OMS continuera de mener son action avec neutralité et impartialité, afin de garantir que les individus qui souffrent de situations de crises aiguës ou prolongées puissent avoir accès aux soins de santé qu’ils méritent. Il a souligné combien il importait que les pays de la Région continuent de progresser sur la voie de la couverture sanitaire universelle et mettent sur pied des systèmes de santé solides et résilients capables de faire face aux situations d’urgence.
« Nous estimons que la couverture sanitaire universelle n’est pas seulement un privilège des pays qui connaissent paix, stabilité et prospérité. Il s’agit d’une ligne de défense vitale face aux répercussions des situations d’urgence. Des systèmes de santé solides peuvent atténuer la souffrance, sauver des vies et servir de rempart au bouleversement et au chaos engendrés par les crises. Aussi, l’engagement politique en faveur de la couverture sanitaire universelle, appuyé par des investissements afin de consolider les systèmes de santé, est indispensable à la stabilité, à la sécurité et à la prospérité à long terme de la Région de la Méditerranée orientale ».
Un document technique visant à faire progresser la couverture sanitaire universelle dans la Région de la Méditerranée orientale a été présenté ; il place l’accent sur l’importance du renforcement des données et des systèmes d’information fiables. Les interventions des représentants et des chefs de délégation qui ont suivi reflétaient le caractère crucial du sujet. Les difficultés que rencontrent les pays de la Région sur la voie de la couverture sanitaire universelle ont été soulignées et des expériences ont été partagées.
« Les données exactes et fiables sont d’une importance capitale aux fins de l’évaluation de la situation. On ne peut pas améliorer ce que l’on ne peut pas évaluer. Des expériences menées dans certains pays de la Région nous ont révélé en quoi les systèmes de suivi jouent un rôle déterminant dans la préparation et dans la riposte, » a déclaré le Dr Ahmed Al-Mandhari.
Afin de célébrer le quarantième anniversaire de la Déclaration d’Alma-Ata sur les soins de santé primaires, une table ronde a été organisée pour examiner et partager les expériences et les enseignements tirés en matière de soins de santé primaires d’un point à l’autre de la Région.
Au terme de la table ronde, le Dr Ahmed Al-Mandhari a lancé la publication commune de l’OMS et de l’Organisation mondiale des Médecins de Famille (WONCA) intitulée Family Practice in the Eastern Mediterranean Region: Universal Health Coverage and Quality Primary Care (« La médecine familiale dans la Région de la Méditerranée orientale : couverture sanitaire universelle et qualité des soins de santé primaires »). Cet ouvrage souligne les difficultés et les avancées constatées dans le développement de soins de santé primaires fondés sur la médecine familiale dans la Région.
Un autre document technique sur la promotion de la santé et du bien-être dans la Région souligne qu’un grand nombre de succès sont à célébrer sur la voie de l’amélioration de la santé dans la Région ; toutefois, beaucoup d’obstacles continuent de menacer le bien-être des populations. Les maladies non transmissibles progressent et les taux de mortalité et de morbidité sont très élevés : la Région présente le deuxième taux le plus élevé de mortalité des adolescents au monde. En outre, le nombre important de personnes qui souffrent d’anxiété et l’augmentation du taux de tabagisme au niveau régional suscitent de profondes inquiétudes. D’après le document, ces problèmes sont liés aux inégalités au sein des populations. Le document se termine par la conclusion que seules une collaboration intersectorielle et une approche intégrant l’ensemble de la société et l’ensemble des pouvoirs publics permettraient d’améliorer la santé et le bien-être dans la Région.
Un document technique sur la protection des populations face à l’impact des situations d’urgence sanitaire a également été présenté. Le document souligne les priorités de l’OMS au niveau régional et national pour garantir que les populations frappées par des urgences sanitaires aient accès aux services de santé d’importance vitale et aux interventions de santé publique essentielles, que tous les pays connaissent un nombre réduit de risques infectieux majeurs, que tous les pays évaluent et comblent les principales lacunes en matière de préparation aux situations d’urgence sanitaire et que les programmes nationaux de gestion des situations d’urgence sanitaire soient soutenus par un Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire efficace et doté de ressources suffisantes.
Les situations d’urgence constituent une source réelle de préoccupations dans la Région de la Méditerranée orientale. Plus de deux tiers des pays de la Région sont affectés directement ou indirectement par des conflits politiques, des catastrophes naturelles ou d’autres menaces pour la santé publique. Aussi les situations d’urgence figurent-elles cette année en tête des priorités du Comité régional. En 2017-2018, dix pays de la Région de la Méditerranée orientale ont connu des urgences classées qui ont affecté plus de 76 millions de personnes. Pas moins de 34 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur propre pays ou ont fui vers les pays voisins en conséquence de situations d’urgence dans leur propre pays.
Par ailleurs, les participants au Comité régional ont examiné des documents techniques sur les moyens d’améliorer la performance de l’OMS et d’impliquer le secteur privé pour progresser vers la couverture sanitaire universelle.