Le suicide est un problème de santé publique important. Chaque année, près d’un million de personnes se suicident dans le monde. Dans la Région de la Méditerranée orientale, on estime que 36,000 personnes mettent fin à leur jour chaque année.
Le suicide est l’une des trois causes de décès les plus importantes dans le monde parmi la population la plus productive au plan économique (âgée de 15 à 44 ans), et la deuxième cause de décès la plus importante parmi la population âgée de 15 à 19 ans. Les personnes âgées courent aussi un risque élevé dans beaucoup de pays. Les données de l’Étude mondiale sur la santé dans les écoles, entreprise dans les États Membres de la Région, indiquent un taux élevé d‘idées et de comportements suicidaires. Des études ont montré des variations dans les idées suicidaires au cours d’une vie comprises entre 2,09 % et 14,1 %, et des variations en ce qui concerne les projets de suicide comprises entre 1,36 % et 9,8 %.
Le taux annuel de suicide dans les États Membres varie entre 0,43 et 20,3 pour 100 000 personnes. Les associations les plus remarquées entre le suicide et les variables sociodémographiques sont les suivantes: sexe masculin, célibat, célibat entre l'âge de 20 à 40 ans, occupation manuelle et chômage.
Seulement six États Membres ont déjà transmis à l’OMS des données concernant le taux de suicide au niveau national, et les taux officiels signalés sont extrêmement bas comparés au taux mondial. Ceci peut être dû en partie aux tabous religieux et socioculturels concernant le suicide, et aussi à la faiblesse des systèmes d’état civil et des systèmes d’informations sanitaires dans les pays. Il en résulte un manque d’information précis sur l’étendue du problème, sur les méthodes utilisées pour se donner la mort ou pour tenter de le faire et sur la population spécialement à risque de tenter de se suicider ou de mettre fin à ses jours.
Dans ce contexte, le Bureau régional, en coordination avec le Siège de l’OMS, a mis au point un système qui permet aux pays de faire des comptes-rendus et rapporter des données concernant le suicide et les tentatives de suicide. Le Dr Ala Alwan, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a fait remarquer que « ce système va nous permettre d’avoir des informations plus précises, non seulement sur l’étendue du problème, mais aussi sur les méthodes utilisées et sur les populations spécialement vulnérables. Ces informations nous permettront d’établir des programmes de prévention et de prise en charge ciblés de manière appropriée. Il est clair que la prévention du suicide exige des actions multisectorielles novatrices et globales, y compris dans le secteur de la santé et dans les autres secteurs, comme ceux de l’éducation, du travail, de la police, du système judiciaire, de la religion, du droit, de la politique et des médias ».
Pour renouveler l’espoir et protéger les populations vulnérables, il est maintenant temps de mettre en œuvre des stratégies et des interventions d’un bon rapport coût-efficacité et fondées sur des preuves.