À l’occasion de la Journée mondiale du sida, le 1er décembre, le Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale met plein feux sur les lacunes en matière de traitement du VIH dans la Région.
La Région de la Méditerranée orientale connaît le taux de progression le plus rapide de l'épidémie de VIH dans le monde. Dans le même temps, elle a la plus faible couverture pour les services de prévention, de traitement et de soins du VIH. Selon les estimations, plus de 85 % des 561 000 personnes vivant avec le VIH dans la Région qui ont besoin du traitement antirétroviral salvateur n'en bénéficient pas.
La faible utilisation des services de dépistage du VIH et de conseil est le principal élément qui contribue à ces lacunes en matière de traitement. En particulier, les personnes qui courent le plus haut risque de contracter le VIH, c’est-à-dire les consommateurs de drogues par injection, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les travailleurs du sexe, ne bénéficient toujours pas des services de dépistage et de conseil qui sont disponibles.
Cette année, la Campagne mondiale contre le sida a pour thème mondial « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida ». Pour réaliser cet objectif, la Région doit combler ces lacunes en matière de traitement et intensifier le dépistage du VIH et le conseil ainsi que d'autres approches préventives. Pour cette raison, la campagne régionale contre le sida en 2012 vise la promotion du dépistage du VIH et le conseil comme service essentiel pour augmenter l’accès au traitement et à la prise en charge du VIH.
Moins de 15 % de ceux qui ont besoin d’un traitement du VIH dans la Région en bénéficient dans les faits. Le fait que moins de 5 % de la population de la Région connaisse son statut sérologique pour le VIH constitue le principal obstacle. Le manque de sensibilisation, la peur de la stigmatisation et de la discrimination et l'insuffisance des services proposés poussent les gens à éviter de se faire dépister.
Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale du sida, le Dr Ala Alwan, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a souligné l'importance du dépistage et du conseil. Tout commence par un test VIH. Les services de dépistage du VIH et de conseil constituent le point d'accès à la prévention, au traitement et aux soins du VIH. La connaissance du statut sérologique pour le VIH permet aux personnes qui vivent avec le virus d'avoir accès aux services de traitement et de soins. Grâce au conseil et aux nécessaires interventions qui favorisent la modification des comportements, les personnes vivant avec le VIH peuvent éviter de continuer à transmettre le virus à d'autres personnes, et les personnes séronégatives peuvent affirmer leurs choix personnels, ce qui peut les aider à continuer de mener une vie sans VIH.
Dans le monde, le nombre de personnes vivant avec le VIH s'élève à 34,2 millions de personnes. L’insistance de la campagne mondiale contre le sida sur le fait d’avoir « zéro décès lié au sida » implique une nécessité d'obtenir un accès plus important pour tous ; il s'agit d'un appel aux gouvernements à agir immédiatement et à atteindre les objectifs fixés en matière de dépenses nationales pour la santé et le VIH.
En plus de trente ans depuis l’apparition du VIH, notre compréhension du virus et de la dynamique de sa transmission s’est améliorée. De même, les informations concernant les interventions efficaces se sont accumulées, ce qui a permis d'augmenter notre capacité à prendre en charge et à soigner les personnes qui vivent avec le VIH, et de maîtriser la propagation du virus.
Ces services devraient aussi être rendus disponibles là où la poursuite de la transmission du VIH peut être contrôlée, comme par exemple dans les services de soins prénatals pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. En outre, le dépistage du VIH devrait être adapté en fonction des normes sociales et culturelles et il devrait systématiquement offert aux patients tuberculeux et ceux qui ont contracté des infections sexuellement transmissibles.
« J’exhorte les pays, la société civile et les partenaires techniques à permettre et améliorer l'accès au dépistage du VIH et au conseil. J’appelle les particuliers à se soumettre à un test de dépistage du VIH. Tout commence par un test VIH. Ệtre mieux informé vous permet de mieux vivre ». C’est que qu’a déclaré le Dr Ala Alwan.