Pour sa part, le Dr Nabil Ben Salah, représentant le Ministre de la Santé, a remercié tous les partenaires nationaux et internationaux qui ont participé à la réponse apportée à cette crise. Il a par ailleurs exprimé la volonté du Ministère de la Santé de dégager, suite à ce séminaire, les points forts de la riposte à la crise, ainsi que les faiblesses et les contraintes, et de produire les recommandations nécessaires pour une meilleure coordination en période de crise.
Ont pris part à ce séminaire une quarantaine de participants représentant le Ministère de la Santé, le Ministère de la Défense, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), la Protection civile tunisienne, Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Au programme du premier jour, une séance plénière qui a permis aux participants d’être informés sur les activités de riposte par les différents intervenants en matière de santé : le Ministère de la Santé, l’OMS, la Santé militaire tunisienne, le HCR, la Protection civile tunisienne, l’UNICEF, le FNUAP, le Croissant rouge tunisien, Médecins Sans Frontières et International medical corps » (IMC).
La deuxième journée a inclus deux présentations théoriques :
- La communication dans la réponse sanitaire : Dr Zied Latiri (Ministère de la Santé)
- Résultats de l’étude sur l'impact financier de la crise sur le système national de santé : M. Ole Doetinchem (OMS)
Quatre groupes de travail ont suivi pour discuter les enseignements tirés :
- pour les services de santé d'urgence dans les camps : soins de santé primaires, y compris la santé mentale, gestion de l’approvisionnement et de la distribution du matériel médical et des médicaments…
- pour les services de santé d'urgence en dehors des camps: soins hospitaliers, mécanismes d’évacuation des patients, gestion de l’approvisionnement et de la distribution du matériel médical et des médicaments…
- concernant la coordination des urgences sanitaires: coordination entre services militaires et civils, coordination entre les différents acteurs nationaux et internationaux, communication de l’information sanitaire entre les différents acteurs…
- concernant la communication en urgence humanitaire: communication et éducation pour la santé avec les réfugiés et les migrants…
Les principales recommandations se sont concentrées sur l’importance de la mise en place d’un dispositif de coordination consensuelle définissant la structure chargée de la gestion des catastrophes ainsi que les attributions des différents intervenants à travers la révision de la loi de 1991 y relative.
Pour clôturer le séminaire, le Dr Ben Yahmed a insisté sur l’importance de la coordination lors d’une situation de crise tout en rappelant la nécessité de la préparation antérieure des besoins de santé par les gouvernements pour faire face aux crises. Les demandes d’aide doivent cependant être prêtes dès le déclenchement de la crise.
Le Dr Hichem Abdessalem, Directeur général de la Coopération technique au Ministère de la Santé, prenant part à la séance de clôture, a appelé à la mise en place d’une unité de suivi pour ce séminaire qui partagera les résultats du séminaire avec les décideurs et les parties prenantes en matière de gestion des crises.
Le contexte de la crise libyenne en quelques lignes
Une réponse humanitaire et sanitaire urgente a dû être mise sur pied vers la fin du mois de février 2011 afin de subvenir aux besoins de milliers de migrants et de libyens fuyant les troubles civils en Libye. Du 23 mars au 26 septembre 2011 (selon l’UNHCR), 886 676 libyens et 200 000 ressortissants de pays tiers sont officiellement rentrés en Tunisie par les postes de frontière de Ras Jdir et Dhiba. Au 31 décembre 2011, la plupart sont rentrés en Libye ou ont été rapatriés par l’OIM ou l’UNHCR.
L’arrivée massive de migrants a entraîné une importante charge de travail additionnelle pour les établissements de santé des régions limitrophes de la Libye. Au cours de la période allant jusqu’à la fin du mois de juin 2011, quelques 16 000 consultations externes, 11 500 cas d’urgence et d’accidents, 4 100 hospitalisations et plus de 55 000 consultations au niveau des postes médicaux ont été assurés par les services de santé tunisiens (santé publique, santé militaire, protection civile et les bénévoles de la société civile) avec le soutien des organismes internationaux et des organisations non gouvernementales internationales en coordination avec le Ministère de la Santé.
L’impact financier total estimé de la crise humanitaire libyenne sur les seules institutions sanitaires du sud tunisien pour la période allant de février à juin 2011 a été estimée à 4.94 millions de dinars tunisiens soit environ 3 207,00 USD.