20 juillet 2017 – Le tabagisme par pipe à eau (ou chicha) augmente partout dans le monde, et sa prévalence est surtout marquée dans la Région de la Méditerranée orientale. Les jeunes sont particulièrement exposés au risque. Le tabagisme peut concerner jusqu’à 42 % des garçons et 31 % des filles dans cette région. Ceci comprend le fait de fumer la chicha, plus populaire que les cigarettes chez les jeunes.
Au cours des 10 dernières années, l’OMS a regroupé de nombreux éléments de preuve sur l’augmentation de l’utilisation de la chicha et ses effets sur la santé. Ces informations figurent dans la seconde édition de la Note consultative sur le tabagisme par pipe à eau du Groupe d’étude de l’OMS sur la réglementation des produits du tabac. Ce document offre à l’OMS, aux pays et aux entités de recherche, une compréhension plus poussée des effets du tabagisme par pipe à eau sur la santé.
Effets du tabagisme par pipe à eau sur la santé
Toutes les études réalisées à ce jour ont conclu que la fumée de tabac par pipe à eau contient des quantités importantes de substances toxiques connues pour entraîner des maladies chez les fumeurs de cigarettes, y compris des cancers, et qu’au moins certaines d’entre elles sont effectivement absorbées par les utilisateurs de narguilé et donc présentes dans leur haleine, leur sang et leurs urines. Les données montrent que le tabagisme par pipe à eau est probablement associé à des cancers de la bouche, de l’œsophage et des poumons, et potentiellement à ceux de l’estomac et de la vessie. Des preuves d’association avec des maladies respiratoires, des maladies cardiovasculaires, des parodontopathies, un faible poids de naissance, des rhinites perannuelles, une infertilité masculine, un reflux gastro-œsophagien et une altération de la santé mentale ont également été mises en avant.
Suggestions d’actions à l’attention des autorités de réglementation
L’augmentation de l’utilisation du narguilé à l’échelle mondiale est d’une telle ampleur que, dans un souci de protection de la santé publique, des mesures fortes doivent être prises pour limiter l’extension de cette pratique. Voici quelques suggestions d’actions à l’attention des autorités de réglementation.
Appliquer des mesures fiscales sur les produits du tabac et limiter ou interdire l’importation et la vente de tabac et de produits à narguilé détaxés.
Interdire le tabagisme par pipe à eau dans les lieux publics intérieurs, et ne pas autoriser les bars à chicha dans les grandes zones commerçantes, comme les centres commerciaux intérieurs.
Analyser le tabac par pipe à eau et sa fumée selon des normes aussi strictes que celles applicables au tabac à cigarette.
Interdire aux fabricants et aux tierces parties toute allégation relative à la santé et à la sécurité liée à la consommation de tabac par pipe à eau et à l’utilisation d’accessoires s’y rapportant.
Ne pas autoriser les allégations relatives à la santé et et à la sécurité à figurer sur les paquets de tabac par pipe à eau.
Faire en sorte que les mises en garde sanitaires fassent état des divers effets nocifs du tabagisme et figurer sur les paquets de tabac par pipe à eau, ainsi que sur tous les accessoires et sur les narguilés eux-mêmes.
Mettre en œuvre des programmes de formation et de sensibilisation du public aux dangers du tabagisme par pipe à eau, et s’attaquer en particulier à l’idée fausse selon laquelle le tabagisme par pipe à eau est une pratique plus sûre et plus saine que fumer des cigarettes.
Réglementer toute forme de publicité, promotion et parrainage du narguilé par un organisme d’État compétent. En la matière, le plus simple est de s’assurer que le narguilé soit ajouté à l’ensemble des lois et réglementations applicables à la publicité, à la promotion et au parrainage de la cigarette, sans exception.
S’appliquer à ce que les programmes de sevrage liés à la dépendance au tabac incluent la dépendance au tabagisme par pipe à eau, et à ce que les interventions ciblent les caractéristiques uniques qui confèrent à cette forme de consommation toute son attractivité et la rendent si difficile à abandonner.
Lisez l’intégralité de la note consultative