Les cas de leishmaniose cutanée anthroponotique sont concentrés dans le nord-ouest de la République arabe syrienne, notamment à Alep et dans les environs. Le parasite est L. tropica et le vecteur, Ph. sergenti. Après une baisse du nombre de cas dans les années 1950, sans doute due aux activités de pulvérisation d'insecticide DDT contre le paludisme, le pays a connu une recrudescence en 1988, avec près de 5 000 cas enregistrés. Depuis, les chiffres augmentent de manière régulière au fil des ans, malgré la pulvérisation résiduelle dans les foyers et les autres mesures de lutte. La maladie continue de se propager dans de nouvelles régions.
Les mesures de lutte comprennent le dépistage précoce, le traitement des cas et la lutte antivectorielle. Pour cette dernière, on recourt principalement à la pulvérisation résiduelle à l'intérieur des habitations, et ce depuis de nombreuses années. Les mesures de protection individuelle incluent l'utilisation de moustiquaires imprégnées.
La leishmaniose cutanée zoonotique due à L. major est surtout présente dans le nord-est du pays et à Damas rural.
La surveillance comprend la recherche de cas active et passive. Il existe un centre périphérique de lutte contre la leishmaniose dans chaque province. Les services de diagnostic et de traitement sont pris en charge et les notifications de cas sont compilées pour chaque mois. On traite les patients à l'aide d'antimoniés pentavalents, la plupart du temps par injection intralésionnelle et, dans certains cas, intramusculaire.
Les traitements fournis dans les centres de santé publics ont permis de réduire grandement la sévérité de la maladie dans la majorité des cas et le nombre de cas sévères. On estime que la couverture par le traitement est passée de 25 %, en 1992, à 80 %, en 2006. Selon des études récentes, Ph. papatasi et Ph. sergenti sont les phlébotomes les plus présents à Alep. Le premier était principalement endophile tandis que le second était autant endophile qu'exophile, et avait des habitudes alimentaires flexibles, avec une préférence possible pour l'homme et le bétail. Les caractéristiques bionomiques de Ph. sergenti sont certainement en lien avec l'inefficacité des campagnes de pulvérisation résiduelle d'insecticide à l'intérieur des maisons, technique utilisée pour maîtriser les épidémies de leishmaniose cutanée anthroponotique dans le gouvernorat d'Alep.