Ils réduisent la pollution de l’air et de l’environnement tout en assurant un développement économique.
Ils érigent des établissements scolaires pour garantir une éducation de qualité aux enfants.
Ils recherchent des solutions novatrices pour stimuler la création d'emplois.
Et en fin de compte, ils édifient des collectivités où chaque individu éprouve à la fois une autonomie personnelle et un sentiment de connexion avec ses voisins, les institutions locales, et l'endroit qu'ils considèrent comme leur chez-soi.
Il est donc impossible de faire de cette vision une réalité si une collaboration ne s’établit pas entre les principaux départements gouvernementaux et acteurs impactant le bien-être de la population ne collaborent pas.
En coulisses, ces acteurs étatiques doivent collaborer, identifier des objectifs communs, coordonner les tâches et investir dans des solutions globales. En d’autres termes, cela signifie harmoniser et faire converger leurs politiques et leurs systèmes.
C’est le cas notamment du concept de la santé qui est toujours considéré par la majorité des départements comme étant uniquement l’absence de maladies et comme relevant seulement de la responsabilité du secteur de la santé, alors que l’OMS, depuis sa création, la définit en tant qu’état de bien-être physique, mental et social.
Or la santé des personnes doit être appréhendée de façon globale, selon les facteurs qui l’influencent, et doit être déterminée par les conditions sociales, culturelles, économiques, commerciales, environnementales et liées au genre dans lesquelles elles vivent, à savoir les déterminants de la santé.
Aujourd’hui, il n’est plus à démontrer que les personnes qui bénéficient des conditions favorables à la santé, telles qu'une bonne éducation, un emploi de qualité, un logement décent et sûr, et des relations solides et positives, ont plus de chances de mener une vie longue et saine que celles qui en sont privées.
Il est donc nécessaire de mettre en place des stratégies pour créer les conditions qui permettent à toute personne quel que soit son statut social d’être en bonne santé et de mener une vie saine.
L’approche « la Santé dans toutes les politiques » répond à cette problématique et se présente comme un concept transversal des politiques publiques qui promeut la prise en compte des enjeux sanitaires et le bien-être de la population dans la prise de décision publique de l’ensemble des secteurs.
Ces réalités et la conviction que « la Santé dans toutes les politiques » est une approche établie pour améliorer la santé et l'équité dans ce domaine par le biais d'une approche intersectorielle concertée – telle que définie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – ont été l'impulsion et la toile de fond d’une formation stratégique multisectorielle sur les déterminants de la santé et la santé dans toutes les politiques, lancée virtuellement le 14 septembre 2023 par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale et la représentation de l’OMS au Maroc, en étroite collaboration avec l’Université Laval.
Lors de cette rencontre, qui avait pour objectif de renforcer les capacités d’un groupe d’acteurs multisectoriels désignés en matière de santé dans toutes les politiques et les déterminants de santé, près d’une trentaine d’éminents praticiens, cadres et responsables de différents départements ministériels – ministère de la Santé et de la Protection Sociale ; ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime du Développement Rural et des Eaux et Forêts ; Ministère de l' Économie et des Finances; Observatoire National du Développement Humain (ONDH) ; Haut-Commissariat au Plan (HCP) et Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) – outre des experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) au Maroc, se sont réunis pour discuter et partager les concepts et approches mis au point par l’OMS ainsi que les outils de renforcement de la collaboration intersectorielle et du suivi de cette action.
Quelle est la valeur ajoutée de cette approche ? Comment passer de la théorie à la pratique ? Comment mettre en place un système de suivi et d’évaluation ? Répondre à ces questions était le principal défi des organisateurs/formateurs – composés de M. Thierno Diallo, Professeur à l’Université Laval, et d’éminents spécialistes et chercheurs – qui s’en sont donnés à cœur joie durant toutes les séances virtuelles de la formation.
Dans un large éventail d'allocutions, de présentations et de discussions, M. Abdelouahab Belmadani, Directeur de la Planification et des Ressources Financières au ministère de la Santé et de la Protection Sociale , M. Frédéric Douville, Doyen à la Faculté des sciences infirmières à l’Université Laval, Mme Maryam Bigdeli, Représentante de l’OMS au Maroc et Mme Leila Rhiwi, Représentante d’ONU Femmes Maroc, ont partagé, devant un public multipartite et engagé, des enseignements tirés de leurs propres expériences sur le terrain et ont exploré les opportunités d'étendre les actions et les innovations réussies au Royaume du Maroc comme dans d’autres pays.
En fin de compte, cette formation qui s’est poursuivie jusqu’au 30 novembre 2023 avec une dernière séance en présentiel a permis de capitaliser l’ensemble des apprentissages à travers des simulations afin de mettre en pratique les différents outils appréhendés. Elle a contribué à élargir les horizons de ses participants et compte mettre en place un réseautage national sur les déterminants de la santé et la santé dans toutes les politiques, ouvrant la voie à des politiques de santé plus efficaces et à un impact positif sur la société. Les certificats qui ont été remis lors de la séance en présentiel à Rabat marquent la continuité d'une ère d'engagement et de compétence dans le domaine de la santé publique au Maroc.