Débat de santé publique : « La fin de l’épidémie du sida en 2030 ? Perspectives pour le monde et le Maroc », 14 janvier 2016 à Rabat

Cependant, contrairement à la tendance mondiale, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a enregistré une augmentation de 26 % des nouvelles infections à VIH entre 2000 et 2014, avec une couverture par le traitement antirétroviral de moins de 20 %. L’ONUSIDA a lancé l’initiative « accélérer, mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 » qui permettra d’éviter 28 millions de nouvelles infections à VIH et de mettre ainsi fin à l’épidémie du sida d’ici à 2030.

Le Maroc est le seul pays de la région MENA à avoir amorcé la réduction des nouvelles infections par le VIH avec une diminution de 16 % depuis l’année 2001. Le nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à 29 000 fin 2014 et la prévalence du VIH est faible dans la population générale mais plus élevée chez les populations clés les plus exposées aux risques d’infection du VIH. Les efforts considérables consentis dans le cadre du plan stratégique national de lutte contre le sida ont permis une extension significative des programmes de prévention, de dépistage, de traitement antirétroviral et d’appui social. Toutefois, près de 65 % des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ne connaîtraient pas leur statut sérologique et la couverture par le traitement ARV ne dépassait pas 26 % des PVVIH à fin 2014.

Ce débat de santé publique était animé par le Dr Yves Souteyrand, Représentant de l’OMS au Maroc et le Dr Kamal Alami, Directeur du bureau de l’ONUSIDA au Maroc. Le Pr Barré-Sinoussi a ouvert le débat par une présentation sur « Les enjeux du sida pour les prochaines décennies ». Cette présentation a été suivie par les interventions du Pr Abderrahmane Maaroufi, Directeur de la Direction de l’Epidémiologie et de la Lutte contre les Maladies (DELM) au ministère de la Santé, du Pr Hakima Himmich, Présidente de l’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS),du  Dr Nadia Bezad, Présidente de l’OPALS et du Pr Kamal Marhoum Filali Chef du Service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Leurs interventions étaient axées sur la situation au Maroc, les principales réalisations et surtout les défis à relever. Les panélistes se sont accordés à dire que l’accès au dépistage, la lutte contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, le renforcement du système de santé afin d’assurer l’accès aux traitements antirétroviraux d’un nombre croissant de personnes, et la pérennité des financements nationaux et internationaux, sont des conditions nécessaires pour atteindre la cible fixée par l’ONUSIDA d’ici 2020 et la fin de l’épidémie en 2030 au Maroc.