Inaugurée par le Chef du Gouvernement et le Ministre de la Santé, la conférence s’est déroulée sur deux journées consacrées à la présentation du système national de santé et de la gouvernance des fonctions du financement de la santé, d’un «benchmark» international (Sénégal, Turquie, France…), en plus d’ateliers thématiques traitant des fonctions essentielles du financement de la santé. La conférence a ainsi constitué un espace de débat national, enrichi par un apprentissage des expériences nationales et internationales entre plus de 200 participants dont des acteurs politiques, des partenaires institutionnels, des représentants du secteur privé et de la société civile et des experts nationaux et internationaux.
Le ministre de la Santé, dans son discours inaugural, a rappelé en chiffres l’état actuel du financement de la santé au Maroc : «Aujourd’hui, le Maroc consacre 6 % de son PIB au secteur de la santé. La contribution de l’État, à travers les recettes fiscales, représente le quart des dépenses sanitaires. Les ménages contribuent pour 50 %. Quant à l’assurance maladie, elle finance 22 % de ces dépenses. La forte contribution des ménages à la prise en charge des soins constitue un lourd fardeau, notamment pour la population vulnérable».
Dans son mot adressé aux participants de la conférence, le Dr Maryam Bigdeli, Représentante de l’OMS au Maroc, a mis l’accent sur l’importance de l’approche du dialogue national pour aboutir à une feuille de route. Elle a également souligné l’importance du financement pérenne et efficace en tant que pilier de la transformation du système national de santé qui « permet de prendre en compte les besoins de santé des citoyens et de répondre au mieux à leur demande, et de faire face à la transition démographique et épidémiologique et à l’émergence d’une nouvelle configuration de la morbidité dans le pays ». Enfin, le Dr Bigdeli a confirmé le soutien permanent de l’OMS pour maintenir une dynamique de dialogue social et appuyer le développement des stratégies de santé en relation avec les prochaines étapes de la transformation du système de santé.
Plusieurs recommandations ont été formulées à l’issue de la conférence. Les principales recommandations concernent le renforcement du financement de la santé en général et en particulier via un financement innovant, le renforcement du partenariat public-privé, l’adoption du suivi de la performance et l’autonomie des structures hospitalières en adoptant les achats stratégiques, la séparation de la fonction du financement de celle de l’offre de soins, le renforcement de la régulation et la gouvernance du système de couverture médicale et l’instauration d’une plateforme de dialogue institutionnel entre décideurs et toutes les parties prenantes (prestataires, bénéficiaires, SC, etc.).
Les travaux de cette conférence feront l’objet d’un rapport général récapitulant les recommandations issues des débats et échanges entre les participants et qui devrait constituer la feuille de route pour l’élaboration d’une stratégie nationale pour le financement du système de santé au Maroc.
