Épisode 3
16 novembre 2023 - Je m’appelle Nevien Attalla et je travaille comme gestionnaire des opérations au Pôle logistique de l’OMS à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Mon expérience dans le domaine pharmaceutique a facilité mon cheminement de carrière et contribué de façon significative aux efforts humanitaires. J’ai été instructrice en microbiologie dans le commerce de détail avant de rejoindre l’Entrepôt de fournitures humanitaires des Nations Unies en 2012, où j’ai découvert ma véritable passion pour les interventions humanitaires. Le Pôle logistique de l’OMS à Dubaï a été établi en 2015. Depuis lors, il m’a permis de vivre de nombreuses expériences précieuses dans le secteur humanitaire.
Par nature, le travail humanitaire suppose souvent de travailler dans un environnement difficile et imprévisible, en particulier dans un monde en proie à des catastrophes naturelles, à des conflits et à des flambées épidémiques. La gestion des fournitures pharmaceutiques dans un contexte humanitaire comporte une quantité considérable de défis uniques, à commencer par l’approvisionnement auprès d’un nombre limité de fournisseurs et le maintien de conditions de stockage et de température appropriées pour chaque article. Viennent ensuite les défis consistant à optimiser les quantités des commandes prépositionnées tout en veillant à ce que la durée de conservation soit suffisamment longue et à ce que des mesures d’assurance qualité soient prises, ainsi qu’à mettre en œuvre la logistique complexe associée aux réglementations variables d’un pays à l’autre.
Le Pôle logistique de l’OMS à Dubaï est porteur d’espoir pour les millions de personnes qui ont besoin d’une aide sanitaire dans les six régions de l’OMS. J’ai pu tirer des enseignements précieux de ma participation à ces opérations, la dernière étant la livraison rapide de médicaments d’importance vitale à Al-Arish pour un acheminement final vers la bande de Gaza, afin d’apporter un soutien à l’OMS, à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et à d’autres organismes d’aide humanitaire.
J’ai appris à être résiliente et j’ai développé des capacités d’adaptation, à trouver des solutions créatives aux problèmes, tout en restant concentrée pendant les périodes difficiles. L’action humanitaire exige une collaboration avec divers groupes de personnes, y compris des personnes travaillant pour les autorités locales, les agences gouvernementales ou des organisations humanitaires situées à l’intérieur comme à l’extérieur des Émirats arabes unis. Ces situations m’ont enseigné l’importance d’une communication, d’une coopération et d’une coordination efficaces pour atteindre des objectifs communs selon des modalités culturellement adaptées et respectueuses.
L’une des périodes les plus pénibles de ma vie professionnelle a été celle des interventions d’urgence pendant la pandémie de COVID-19. Si de nombreuses personnes ont pu travailler à distance et rester à l’abri chez elles, notre équipe devait être présente physiquement, et pendant des horaires plus longs, pour assurer en temps utile l’acheminement de l’aide et de l’équipement de protection individuelle. La charge de travail a beaucoup augmenté, de même que les inquiétudes quant à la santé et à la sécurité de notre équipe. Le fait d’être loin de chez moi pendant de plus longues heures au cours de cette période critique, d’être confrontée à des risques personnels accrus et d’exposer ma famille à ces mêmes risques a ajouté une couche de complexité et d’inconfort à notre environnement professionnel.
Trouver l’équilibre entre les opérations humanitaires et mes responsabilités personnelles – en tant qu’épouse et mère, prendre soin de mon foyer et de mes trois enfants – a rendu la tâche plus compliquée. Mais le fait de savoir à quel point nos interventions humanitaires étaient efficaces a permis de réduire considérablement les difficultés auxquelles je devais faire face.