23 avril 2018, Le Caire – Cette année, la campagne de la Semaine mondiale de la vaccination, qui sera célébrée du 24 au 30 avril, vise à mettre l’accent sur le fait que protéger des communautés entières grâce aux vaccins permet de protéger tout un chacun. À ce titre, le thème de la campagne de cette année est : « Protégés ensemble, #LesVaccinsÇaMarche ».
La vaccination est l’une des interventions sanitaires les plus efficaces et les moins coûteuses. Des études ont démontré que chaque dollar dépensé pour la vaccination des enfants équivaut à un avantage social et économique d’une valeur de 44 dollars.
La vaccination protège tout un chacun - des nourrissons aux citoyens âgés - contre les maladies invalidantes, les incapacités et la mortalité dues aux maladies à prévention vaccinale. De plus en plus, les adolescents et les adultes font l’expérience du bénéfice de la vaccination contre les maladies mortelles telles que l’hépatite, la grippe, la méningite et certains cancers survenant à l’âge adulte. Chaque année, la vaccination permet de prévenir jusqu’à trois millions de décès causés par la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la rougeole dans tous les groupes d’âge.
On estime que l’augmentation de la couverture vaccinale dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’ici 2030 permettrait d’éviter à 24 millions de personnes de sombrer dans la pauvreté du fait des dépenses de santé.
La Semaine de la vaccination étant célébrée partout dans le monde, le moment est propice pour réfléchir à certaines réalisations majeures. Entre 2000 et 2016, une réduction de 84 % des décès dus à la rougeole a été observée à l’échelle mondiale, grâce à la vaccination antirougeoleuse.
Du fait de campagnes de vaccination continues, les cas de poliomyélite ont chuté de plus de 99 % depuis 1988, et aujourd’hui, seuls l’Afghanistan, le Nigéria et le Pakistan demeurent des pays d’endémie pour cette maladie, contre plus de 125 pays en 1988. En 2016, 116,5 millions de nourrissons de par le monde ont reçu les trois doses du vaccin antidiphtérique-antitétanique-anticoquelucheux (DTC), visant à les protéger contre ces maladies infectieuses qui peuvent être à l’origine de maladies et d’incapacités graves.
Malgré ces progrès, on estime que 19,5 millions de nourrissons dans le monde ne reçoivent pas les vaccins de base, que la couverture vaccinale plafonne à 86 %, et qu’elle n’a affiché aucun changement significatif au cours de l’année passée.
Dans la Région de la Méditerranée orientale, l’ampleur et le degré sans précédent des situations d’urgence constituent des obstacles aux efforts de vaccination et limitent les campagnes de sensibilisation à la vaccination, particulièrement pour les populations assiégées et déplacées. L’OMS et les États Membres ont cependant maintenu et étendu la couverture vaccinale dans la Région.
« Plusieurs pays de la Région, dont certains touchés par des situations d’urgence, sont parvenus à maintenir des programmes de vaccination solides. Selon de récentes estimations, la moyenne régionale pour la couverture par les trois doses du DTC était estimée à 80 %. Mais il reste beaucoup à faire, car on estime que 3,7 millions d’enfants n’ont pas reçu la troisième dose du vaccin du DTC en 2016, dont 92 % vivant dans six pays touchés par les situations d’urgence», a déclaré le Dr Jaouad Mahjour, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale par intérim.
Évolution plus positive, l’utilisation de vaccins nouveaux et sous-utilisés, tels que le vaccin anti-Haemophilus influenzae type b, le vaccin antirougeoleux et celui contre l’hépatite B pour les nourrissons, et le vaccin contre le papillomavirus et le vaccin MenAfriVac (contre la méningite A), est en augmentation à l’échelle mondiale et dans la Région.
À l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination 2018, l’OMS rend hommage aux agents de vaccination de première ligne et à leur rôle dans le combat contre les maladies mortelles visant à garantir la protection des populations. Les efforts des personnels de santé pour augmenter la couverture vaccinale renforcent la base pour des soins de santé primaires solides, et contribuent à réaliser la couverture sanitaire universelle. Pour la seule année de 2016, les agents de santé ont vacciné plus de 62 millions d’enfants dans les pays aux revenus les plus faibles à l’échelle mondiale, ce qui équivaut à plus de 185 points de contact entre ces enfants et le système de soins de santé primaires.
L’OMS est également reconnaissante envers les donateurs internationaux et régionaux, et appelle ces derniers à continuer à investir dans la vaccination et les vaccins, qui constituent l’une des interventions sanitaires les plus rentables.
Le Dr Mahjour rappelle que la Semaine mondiale de la vaccination doit être l’occasion pour nous tous de nous souvenir de notre responsabilité à agir en vue de faire profiter des bénéfices de la vaccination à tous. « Les gouvernements nationaux sont engagés en faveur de la vaccination, et un large soutien est proposé par plusieurs partenaires, et en particulier par Gavi, l'Alliance du vaccin, aux pays éligibles. Les stratégies et les outils nécessaires sont disponibles. Saisissons ces occasions majeures de maximiser nos efforts et d’atteindre nos objectifs de vaccination ».
1 Chang, Angela Y., et al. “The Equity Impact Vaccines May Have On Averting Deaths And Medical Impoverishment In Developing Countries,” Health Affairs 37.2 (2018).
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Semaine mondiale de la vaccination