9 novembre 2022 - Bien que la pandémie de COVID-19 ne soit pas encore terminée, actuellement l’OMS s’attache surtout à la préparation de la saison 2022-2023 de la grippe, qui devrait être plus sévère cette année après une baisse record des cas ces deux derniers hivers. Les conséquences de la circulation simultanée de la grippe et de la COVID-19 pourraient être préoccupantes pour les systèmes de santé nationaux, en particulier pour la protection des groupes vulnérables tels que les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les agents de santé.
L’expérience de l’hémisphère Sud en 2022 – où la saison grippale qui s’étend de mars à septembre est désormais terminée – a mis en évidence une augmentation des cas. Sur la base de cette observation, la Région de la Méditerranée orientale s’attend également à ce que la grippe revienne aux niveaux d’avant la pandémie de COVID-19, après une diminution en 2020 et 2021
Les mesures de santé publique et sociales telles que le port du masque, la désinfection des mains et la distanciation sociale ont non seulement freiné une propagation plus importante de la COVID-19, mais également considérablement limité la transmission de la grippe. Avec la levée progressive des mesures de prévention de la COVID-19 par les gouvernements de nombreux pays et le déclin de l’immunité de la population au cours des deux dernières années en raison d’une propagation nettement plus faible de la grippe, la saison grippale 2022-2023 devrait être plus problématique que les années précédentes.
Parmi les stratégies élaborées par le Bureau de l’OMS pour la Méditerranée orientale pour préparer les pays à affronter la saison grippale qui arrive, l’on peut citer l’accélération de la vaccination antigrippale, notamment dans le cas des groupes à haut risque (femmes enceintes, enfants âgés de 6 mois à 5 ans, personnes âgées de plus de 65 ans, personnes atteintes de maladies chroniques et agents de santé), les bureaux de l’OMS dans les pays soutenant les programmes de vaccination sur le terrain.
Il est important que les pays continuent à suivre de près l’activité grippale saisonnière, aussi bien dans les établissements de soins de santé primaires que dans les hôpitaux (pour les cas sévères et compliqués), et qu’ils veillent dans la mesure du possible à ce que des échantillons représentatifs soient testés et transmis pour séquençage génomique. L’OMS soutient les pays dans l’approvisionnement en matériel de laboratoire et offre son appui technique pour renforcer la surveillance, mettre au point et diffuser des matériels d’éducation et de sensibilisation et établir des rapports pour améliorer la compréhension et le traçage du virus.
Sur les 22 États Membres de la Région, 21 disposent d’un système de surveillance de la grippe fonctionnel, d’un centre et de laboratoires de la grippe nationaux, et plusieurs pays sont en mesure de mener une surveillance génomique – ce qui permet l’étude détaillée du virus et de ses mutations – car les virus de la grippe changent non seulement d’une saison à l’autre, mais parfois au cours de la même saison. En ce qui concerne la vaccination, 13 des pays de la Région ont mis en place une politique nationale de vaccination contre la grippe saisonnière. Mais l’OMS entend travailler avec les pays pour que tous puissent rapidement disposer de ces capacités.
Les données disponibles ne montrent pas d’effets indésirables accrus dus à l’administration simultanée des vaccins contre la grippe et contre la COVID-19, et la co-administration n’entraîne pas non plus de modification de la réponse immunitaire. Ce que chacun peut faire pour se protéger d’une maladie grave découlant de la grippe – et de la COVID-19, c’est se faire vacciner.