21 avril 2015, Le Caire (Égypte) – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance un avertissement quant à l’effondrement imminent des services de soins de santé au Yémen. Les établissements de santé luttent pour continuer à fonctionner alors qu’ils font face à des pénuries croissantes de médicaments salvateurs et de fournitures sanitaires vitales, à de fréquentes coupures de l’approvisionnement électrique et au manque de carburant pour les générateurs. Ce manque de carburant a aussi entravé le fonctionnement des ambulances et la livraison de fournitures sanitaires dans l’ensemble du pays.
Ces coupures de courant et pénuries de carburant menacent également de perturber la chaîne du froid pour les vaccins, laissant des millions d’enfants de moins de cinq ans non vaccinés. Ceci accroît le risque de maladies transmissibles telles que la rougeole qui est prévalente au Yémen, ainsi que la poliomyélite, qui a été éliminée mais qui risque maintenant de faire sa réapparition.
Les pénuries d’eau potable entraînent un risque accru de diarrhée et d’autres maladies. « Ces quatre dernières semaines, les rapports nationaux de surveillance des maladies ont montré un doublement du nombre de cas de diarrhée sanglante chez les enfants de moins de cinq ans et une augmentation de nombre de cas de rougeole et de paludisme suspecté. Des taux élevés de malnutrition chez les femmes et les enfants de moins de cinq ans ont également été notifiés » a déclaré le Dr Ahmed Shadoul, Représentant de l’OMS au Yémen.
Les patients sont confrontés à des restrictions pour accéder aux services de santé. Depuis l’escalade du conflit, il y a eu une diminution de 40 % de l’ensemble des consultations quotidiennes dans les établissements de santé, ce qui indique que nombre d’hommes, de femmes et d’enfants sont dans l’incapacité de se rendre dans ces établissements du fait des barrages routiers et des combats dans les rues. Le personnel de l’OMS au Yémen signale que les patients, les ambulances et les véhicules transportant des fournitures médicales ne peuvent circuler sans risque.
Le ministère de la Santé publique et de la Population a déclaré que les principaux hôpitaux seront bientôt dans l’incapacité totale de fournir des services d’urgence, ou de réaliser des opérations chirurgicales et d’assurer des soins intensifs pour les personnes qui en ont besoin. Selon le ministère, les programmes destinés à protéger la santé et à sauver des vies vont progressivement s’effondrer du fait du manque de médicaments pour la prise en charge des maladies chroniques telles que pour la dialyse rénale, les maladies cardiaques et l’oncologie. Les services de laboratoire et de transfusion sanguine sont également menacés. Les banques du sang connaissent aussi de sérieuses pénuries de réactifs qui sont nécessaires pour les dons du sang et les transfusions, et les stocks de sang risquent d’être endommagés du fait des coupures de courant. Les pénuries de fournitures et de carburant affecteront également la capacité des équipes d’ambulanciers à assurer les interventions qui permettent de sauver des vies.
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