Le Caire, 19 juin 2022 – Une équipe de 10 experts pluridisciplinaires du Bureau régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale vient de rentrer d'une mission au Soudan, durant laquelle elle a examiné la riposte du pays face à la COVID-19 et à d'autres situations d'urgence sanitaire. À la tête de cette mission de six jours se trouvaient le Directeur chargé des situations d'urgence au niveau régional, le Dr Richard Brennan, du Bureau régional de la Méditerranée orientale et le Représentant de l'OMS au Soudan, le Dr Ni'ma Saeed Abid, lesquels ont travaillé en étroite collaboration avec le Ministre fédéral de la Santé par intérim, le Dr Haytham Awad, et le Directeur général du Ministère de la Santé de l'État de Khartoum, le Dr Mahmoud Al-Gayem, ainsi qu'avec les partenaires des Nations Unies, notamment l'UNICEF, et les ONG locales.
« Nous savons tous que de nombreuses missions ont été menées au Soudan au cours des dernières années. Les principaux résultats de cette mission se traduisent par des recommandations pratiques et un plan ciblé » a déclaré le Dr Brennan, qui a présenté les conclusions et recommandations préliminaires de l’équipe au Ministre fédéral de la Santé et à une grande assemblée de fonctionnaires du ministère, ainsi qu'à des membres du Bureau de pays de l'OMS au Soudan, à des partenaires des Nations Unies et à d'autres parties prenantes, le vendredi 17 juin 2022.
Parmi les recommandations de la mission figurent les points suivants : réviser la stratégie nationale de vaccination contre la COVID-19 – notamment en mettant l'accent sur les groupes prioritaires tels que les agents de santé, les personnes présentant des comorbidités, les personnes âgées et les réfugiés ; garantir le respect du protocole national de traitement de la COVID-19 ; élaborer un plan visant à élargir l'accès à l'oxygène médical ; renforcer la collaboration transfrontalière sur les questions de sécurité sanitaire avec les pays voisins, à commencer par l'Égypte ; autoriser les bureaux des médias d'État affiliés au ministère de la Santé à dialoguer directement avec les médias sur les questions d'intérêt national ; et élaborer une stratégie de communication sur les risques et de mobilisation communautaire prévoyant des rôles et des responsabilités définis aux niveaux national, étatique et local, entre autres. L'élimination des chevauchements d'autorités pour une meilleure coordination et une rationalisation des réponses futures au sein du ministère de la Santé est toutefois un élément transversal des neuf piliers examinés.
La mission visait non seulement à examiner la riposte du Soudan à la COVID-19, mais aussi à faciliter le consensus entre les parties prenantes afin d'identifier les lacunes et d'examiner la capacité du pays à faire face à d'autres risques prioritaires. « Au Soudan, nous sommes chaque année confrontés à des situations d'urgence presque identiques, à des degrés de gravité variables, nous devons donc nous concentrer davantage sur la préparation », a affirmé le Dr Abid.
Le mécanisme d'évaluation de la mission s'est fondé sur des examens documentaires, des entretiens sur site auprès d'un large éventail d'informateurs clés, des discussions de groupe, des entretiens bilatéraux, des observations directes et des visites sur le terrain. Ces dernières comprenaient des centres de soins primaires, secondaires et tertiaires, deux sites de dépistage, le laboratoire national de santé publique, le centre d'appel affilié au ministère de la Santé, un centre d'isolement privé, l'aéroport international de Khartoum, l'agence de presse SUNA et un site de production d'oxygène, parmi de nombreuses autres visites dans la localité de Khartoum. Pour certains piliers, l’examen portait sur d’autres localités de l'État de Khartoum – telles qu’Omdourman et Jabal Awliya – tandis que d’autres ont ciblé l'État du Nil pour une visite d'examen de deux jours.
Pour rappel, les neuf piliers examinés étaient les suivants : partenariat et coordination, communication (externe et interne), prévention et contrôle des infections, prise en charge des cas et opérations cliniques, réglementation sanitaire internationale et mesures sociales, communication sur les risques et mobilisation communautaire, recherche et gestion du savoir, services et systèmes de santé essentiels, et vaccin anti-COVID-19.