Genève (Suisse), 23 mai 2018 – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a présenté aujourd’hui un Argumentaire en faveur de la vaccination sur le continent africain 2018-2030 lors de la Soixante et Onzième Assemblée mondiale de la Santé. Cet argumentaire explique comment l’OMS apportera son appui aux États Membres africains afin qu’ils puissent parvenir à la couverture vaccinale universelle.
Malgré les progrès remarquables accomplis par l’Afrique dans l’amélioration de l’accès à la vaccination, la plupart des pays accusent un retard dans l’atteinte de la cible du Plan d’action mondial pour les vaccins, qui vise une couverture vaccinale nationale de 90 % à l’horizon 2020. Plus de 30 millions d’enfants de moins de cinq ans sont touchés par des maladies à prévention vaccinale chaque année, et plus d’un million d’entre eux meurent, ce qui représente 58 % des décès enregistrés à l’échelle mondiale. Les maladies à prévention vaccinale imposent également un fardeau économique de 13 milliards de dollars chaque année, un financement qui pourrait être utilisé pour alimenter l’économie et stimuler le développement.
Il ressort de l’argumentaire que l’élimination de quatre grandes maladies à prévention vaccinale – à savoir la rougeole, la rubéole, les infections à rotavirus et les infections à pneumocoques – pourrait permettre de sauver plus de 1,9 million de vies en Afrique, d’éviter 167 millions de cas de maladies à prévention vaccinale, et de générer 58 milliards de dollars d’avantages économiques d’ici à 2030. Le rendement de cet investissement a été estimé à 37 dollars pour chaque dollar investi, et monte jusqu’à 93 dollars pour l’élimination de la rougeole.
« Nous savons tous que les bienfaits de la vaccination sont considérables. Lorsque les enfants survivent et restent en bonne santé, des familles, des communautés et des pays entiers prospèrent. Autant dire que la vaccination est la pierre angulaire du développement durable », a déclaré le Professeur Samba Ousmane Sow, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique du Mali. « Nous devons immédiatement redoubler d’efforts pour assurer l’accès universel à la vaccination pour tous les enfants d’Afrique, quels qu’ils soient et où qu’ils vivent ». L’Afrique approche de l’éradication de la poliomyélite, et le financement destiné à la vaccination dans le cadre de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite devrait diminuer et prendre fin.
De plus, un grand nombre de pays africains atteindront bientôt le statut de pays à revenu intermédiaire et ne seront plus éligibles au financement de l’Alliance Gavi. À compter de 2018, l’Angola et le Congo ne bénéficieront plus de l’appui de l’Alliance du Vaccin, et plusieurs autres pays africains amorceront un processus de transition accéléré à l'issue lequel ils devront supporter la totalité du coût de leurs vaccins et des autres dépenses liées à la vaccination. Des scénarios tirés de l’argumentaire de l’OMS montrent que si les efforts de vaccination actuels ne sont pas maintenus, le retour en arrière pourrait entraîner plus de 2,4 millions de décès en Afrique et avoir une incidence négative de 59 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
« L’Organisation mondiale de la Santé a joué un rôle essentiel dans le soutien constant aux programmes de vaccination des pays depuis 70 ans. Nous sommes déterminés à continuer de renforcer notre soutien lors des années à venir », a déclaré le Dr Jaouad Mahjour, Directeur régional par intérim de l’OMS pour la Méditerranée orientale. « Nous sommes conscients que le statu quo n’est plus de mise, et avons donc élaboré cet argumentaire afin de mieux comprendre comment nous pouvons soutenir les États Membres dans le renforcement des programmes nationaux de vaccination. »
Aux fins de la mise en œuvre de l’argumentaire, les bureaux régionaux de l’OMS pour l’Afrique et la Méditerranée orientale ont classé les pays africains en quatre catégories sur la base d’une grille de maturité pour la vaccination. À l’avenir, l’OMS apportera un soutien ciblé à chaque groupe de pays afin d’optimiser la gestion des ressources et d’accroître l’incidence de l’appui de l’OMS. Les quatre catégories, qui vont de 1 (maturité faible) à 4 (maturité élevée), ont été choisies en fonction de diverses composantes de la vaccination, notamment le financement des vaccins, la prestation des services de vaccination et l’analyse des données, entre autres. Vingt et un pays africains ont été classés comme disposant de systèmes de vaccination faibles (catégories 1 et 2). Avec le temps, l’OMS réduira les efforts et l’attention qu’elle consacre aux pays, à mesure que ces derniers progresseront sur l’échelle de maturité, afin d’assurer l’appropriation par les pays et la durabilité.
« L’argumentaire de l’OMS est fortement ancré dans une vision plus large afin de renforcer la responsabilisation et la transparence au sein de l’Organisation, conformément au Programme de transformation de l’OMS », a souligné le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Nous sommes déterminés à continuer d’évoluer pour faire en sorte que tous les Africains, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent, puissent avoir accès à des vaccins indispensables, car l’accès universel à la vaccination n’est pas seulement un impératif moral, mais aussi une solution judicieuse du point de vue économique. »
L’OMS entend emmener tous les pays africains à un niveau de maturité vaccinale satisfaisant à l’horizon 2030. Pour y parvenir, l’OMS aura toutefois besoin de l’appui de ses partenaires pour soutenir les pays dans leurs progrès vers l’accès universel à la vaccination sur le continent.
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