21 juillet 2022 - Depuis l’annonce du premier cas positif de COVID-19 au Soudan le 13 mars 2020, le nombre de cas confirmés et de décès associés n'a cessé d'augmenter au-delà de la capacité de riposte du pays. Toutefois, grâce à l'Organisation mondiale de la Santé et à la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO), l'État de Khartoum a pu non seulement affronter le tumulte de la pandémie de COVID-19, mais aussi répondre à d'autres urgences sanitaires, notamment celles liées aux traumatismes.
Le Soudan est l’un des pays de la Région de la Méditerranée orientale les plus touchés par des situations d'urgence et des risques sanitaires récurrents. En outre, la fragilité de l’économie du pays, exacerbée par les troubles politiques, ne fait qu’aggraver les défis auxquels sont confrontées les autorités sanitaires locales pour riposter à des flambées de maladies récurrentes et souvent synchrones.
Le scénario sanitaire a atteint un point de rupture au début de la pandémie de COVID-19, le pays ayant été incapable d’accéder aux domiciles des cas suspects de COVID-19 dans les trois principales localités de l’État de Khartoum (Khartoum, Bahri et Omdurman) avant que deux – parfois trois – jours ne se soient écoulés. Cela était dû au manque de véhicules, d’équipements de protection individuelle (EPI) et à l’absence de moyens pour financer les équipes d’intervention rapide.
L'OMS a apporté son soutien en mettant à disposition 15 véhicules, en assurant la rémunération des équipes d’intervention rapide, en renforçant les capacités, en fournissant des EPI et des kits de dépistage, ainsi qu'un appui technique pour la gestion des données relatives à la surveillance. L’OMS a également fait don de sept ambulances dotées d'EPI et de fournitures médicales pour transporter les patients atteints de COVID-19 des centres d’isolement communautaires aux centres d'isolement primaires et des hôpitaux vers les centres d’isolement secondaires.
En conséquence, le délai de réponse aux alertes est passé de deux à trois jours à 24 heures maximum.
En ce qui concerne la prise en charge des cas, le projet d’ECHO a permis à l’OMS de fournir des médicaments essentiels, du matériel et des consommables pour les unités de soins intensifs, et de renforcer les capacités de plus de 400 membres des personnels cliniques dans des centres d’isolement de six États du Soudan.
Ce système d'ambulance s'est ensuite avéré crucial pour le transfert des patients blessés dans le cadre des troubles civils et des manifestations en cours.
La formation des ambulanciers à la prise en charge des patients en traumatologie durant leur transfert a été réalisée en collaboration avec Médecins Sans Frontières, en plus de la fourniture de matériel pour les soins en traumatologie.
Un système d’orientation-recours a été mis en place grâce aux dons d'ambulances pour transférer les patients blessés des hôpitaux de première ligne vers 18 unités de soins d’urgence de l'État, le triage étant maintenu dans les établissements cibles.
Le système public de soins de santé au Soudan est confronté à des limitations en matière d'approvisionnement régulier en médicaments essentiels et en consommables pour la prévention et le contrôle des infections. Au cours de la première vague de COVID-19, les services des centres de soins publics ont été interrompus en raison de la notification de cas de COVID-19 parmi le personnel médical, ainsi que du relâchement des médecins et du personnel infirmier vis-à-vis des mesures de prévention des infections.
L’OMS a apporté son soutien en mettant en place des programmes de prévention et de contrôle des infections et en désignant des points focaux dans plus de 100 centres de santé publics répartis dans sept localités de l’État de Khartoum, contribuant ainsi à maintenir des services opérationnels et à augmenter les taux d'utilisation.
Les centres de soins de santé ciblés se classent au premier rang en ce qui concerne le taux d’utilisation et la taille de la population desservie dans l’État de Khartoum. Chaque mois, l’OMS a fourni des équipements de protection individuelle et des fournitures destinées à la prévention et au contrôle des infections à tous les établissements ciblés, tout en veillant à leur utilisation rationnelle grâce à la formation et à la supervision d’appui de près de 900 agents de santé publique.
En outre, des travaux de réhabilitation mineurs pour la prévention et le contrôle des infections de base, tels que la zone de triage, l’approvisionnement en eau, la gestion des déchets et l’entretien des latrines, sont en cours dans les centres de soins de santé publics.
Le système de surveillance mis en place par l’OMS pour détecter les cas d'infection par la COVID-19 parmi les agents de santé – qui prévoit un rapport mensuel au Ministère de la Santé et à l’Organisation – a permis de réduire le taux d’infection de 80 %.
Lors des vagues de COVID-19 qui ont suivi, les centres de soins de santé primaires sont restés fonctionnels, et aucune pénurie d’équipement de protection individuelle n’a été signalée.