Elle a passé la première semaine après l’accident à l’unité de soins intensifs de l’hôpital al-Mouwassat, qui est le principal hôpital de recours géré par le ministère syrien de l’Enseignement supérieur.
Elle reçoit actuellement un traitement pour ses graves brûlures et dans les prochains mois, elle subira de nombreuses opérations, principalement des greffes de peau. « Son bras droit est affreusement lacéré » dit sa mère. « Elle ne cesse de me dire : je n’aime pas mon bras, s’il te plaît, coupe-le ! ».
Une brûlure est une lésion de la peau ou d’un autre tissu causée par la chaleur ou la radiation, la radioactivité, l’électricité, le frottement ou le contact avec des produits chimiques. Au niveau mondial, les brûlures surviennent le plus souvent au domicile ou sur le lieu de travail. Mais en Syrie, de plus en plus de personnes, y compris de très jeunes enfants, subissent des brûlures dans des explosions liées au conflit. Les hôpitaux sont envahis de cas de brûlures et sont confrontés à de graves pénuries, notamment en matière de fournitures médicales et de médicaments.
Face à cette situation, en juillet 2013, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé de soutenir la création de la première unité spécialisée dans le traitement des brûlures à l'hôpital al-Mouwassat.
Les enfants touchés
L’hôpital al-Mouwassat reçoit entre 15 et 17 cas de brûlures par semaine. Selon le Dr Khalid, à la tête de la nouvelle unité, « le nombre de patients souffrant de brûlures a augmenté depuis le début du conflit et le nombre élevé de patients a entraîné une insuffisance de médicaments et de fournitures médicales ».
Maher, âgé de 11 ans et originaire de la ville de Qamishli au nord-est de la Syrie est une autre victime de brûlures recevant un traitement à l’hôpital al-Mouwassat. « Soudain, des tirs de mortier lourd se sont abattus sur le village. Trois obus ont touché notre maison, alors que les enfants étaient en train de jouer dans la cour » dit le père de Maher.
Après avoir passé des moments angoissants à la recherche de son fils, il l'a finalement retrouvé, le visage ensanglanté. « Il avait perdu son œil gauche et souffrait de graves blessures au bras droit. On a dû l’amputer ». Un mois plus tard, après le déménagement de la famille dans la capitale, Maher a été admis à l’hôpital al-Mouwassat pour y être traité.
En plus d’équipement destinés à l’unité de soins intensifs, à savoir six lits et deux ventilateurs, l’OMS a fourni des kits spécialisés pour le traitement des brûlures, des médicaments permettant de sauver des vies, du matériel et des fournitures médicales afin de répondre aux besoins des 15 000 personnes souffrant de brûlures.
Dans l’ensemble de la Syrie, la situation sanitaire continue de se détériorer et on observe notamment une pénurie de médicaments et de personnels médicaux, la destruction des installations sanitaires ainsi que des difficultés d’accès aux soins de santé.
Avec l’OMS à la tête de la direction des activités, de janvier à juillet 2013, les Nations Unies et les organismes de santé non gouvernementaux en Syrie ont distribué des fournitures médicales d’urgence pour traiter plus de deux millions de personnes. Plus de 3,7 millions de personnes ont ainsi bénéficié de services de santéde médicaments ou d’autres fournitures médicales.
Cependant, du fait de la disponibilité de la moitié des fonds nécessaires uniquement et de l'escalade de la violence, l'OMS et les partenaires déploient des efforts considérables pour fournir à l’ensemble de la population des services de santé de base. Jinan et Maher ne peuvent qu’espérer que leur guérison est proche et qu’ils trouveront leur place dans une Syrie où règnera la paix.