Le système de santé syrien demeure gravement perturbé, empêchant la prestation de soins de santé primaires et secondaires, l’orientation-recours des patients malades et blessés, le traitement des maladies chroniques, la fourniture de services de santé maternelle et infantile et enfin la fourniture de soins de santé mentale. Près de 64 % des hôpitaux du pays ont été touchés par la crise, et 40 % de ces hôpitaux sont hors service ; le personnel de santé est très réduit et les médicaments produits localement connaissent une baisse de 70 %.
Avec le coût croissant des médicaments, l’accès insuffisant à l’eau potable et aux services d’assainissement, ainsi que des conditions de vie difficiles, il importe plus que jamais de prendre des mesures afin de prévenir et de contenir des épidémies qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques dans l’ensemble de la Région. La flambée épidémique de poliomyélite survenue au Moyen-Orient, qui a nécessité une surveillance menée par plusieurs pays et coordonnée au niveau régional ainsi que plusieurs phases de vaccinations de masse, est la preuve manifeste des conséquences de la détérioration des indicateurs sanitaires ainsi que des conditions de vie des Syriens.
La crise actuelle a également provoqué des déplacements massifs au niveau régional. Dans les pays voisins de la Syrie, le nombre croissant de réfugiés, qui est prévu d’atteindre 4,1 millions d’ici la fin 2014, a mis à rude épreuve les communautés d’accueil en termes d’infrastructures et de ressources. En plus des réfugiés Syriens qui ont besoin d’une assistance, près de 2,7 millions de personnes touchées dans les pays voisins se trouvent dans une situation similaire.
En 2013, grâce au soutien généreux de ses donateurs et partenaires, 6 millions de personnes en Syrie ont pu bénéficier de l'assistance de l'OMS. S’appuyant sur les enseignements tirés de l’action passée afin d’optimiser l’impact des interventions et de cibler efficacement les régions cruciales et les populations les plus vulnérables, le programme de l’OMS dans la Région pour 2014 devrait permettre à 9 millions de personnes de bénéficier de soins de santé essentiels ; 178 309 652 de dollars US sont nécessaires pour les 12 prochains mois afin de mener, entre autres, les actions suivantes : protéger les enfants contre la poliomyélite, fournir aux diabétiques de l’insuline permettant de sauver leur vie, permettre aux personnes blessées de bénéficier de soins et à celles souffrant de détresse psychologique de bénéficier de services de santé mentale.
À la mi-janvier, une délégation de haut niveau de l’OMS a participé à la deuxième conférence des donateurs pour la Syrie, qui s’est tenue à Koweït, afin de plaider en faveur du traitement urgent des besoins sanitaires des populations touchées par la crise. Durant la conférence, 39 États Membres se sont engagés à apporter plus de 2,4 millions de dollars US, en 2014, en appui aux besoins humanitaires de base des personnes touchées.
En marge de la session du Conseil exécutif de l’OMS qui vient de se tenir en janvier à Genève, le Directeur général Margaret Chan a organisé une réunion pour les donateurs internationaux au Siège de l'OMS, avec la participation des directeurs des Régions de la Méditerranée orientale et de l'Europe. Les ambassadeurs représentant l’Égypte, la Jordanie, le Liban et la Turquie ont présenté un aperçu de la situation sanitaire actuelle des réfugiés syriens dans leur pays respectif, et ils ont mis en évidence les défis et les besoins principaux en matière de santé.
« L’OMS a répondu à la crise en Syrie par une des opération de secours d’urgence les plus grandes, complexes et onéreuses dans l’histoire de l’Organisation » a déclaré le Directeur général Margaret Chan aux donateurs. « Grâce votre soutien - vous, partenaires - nous avons pu atteindre des millions de personnes. Nous devons cependant faire davantage dans ce domaine ».
« Lorsque la fumée du conflit se dissipera, la communauté internationale découvrira l’ampleur des dommages causés à la santé publique, et nous devrons y faire face pendant les prochaines décennies à venir » a déclaré le Dr Ala Alwan, Directeur régional pour la Méditerranée orientale.