Bien qu’il existe des traitements connus et efficaces pour combattre la dépression, moins de la moitié des personnes affectées dans le monde (dans certains pays, seulement 10-20 %) bénéficient de tels traitements. Le manque de ressources, la pénurie de soignants qualifiés et la stigmatisation sociale liée aux troubles mentaux sont autant d’obstacles à l’administration de soins efficaces. Des études régionales montrent que seul un quart des personnes souffrant de dépression et de troubles liés à l’anxiété qui consultent dans des services de soins de santé primaires sont correctement diagnostiquées et prises en charge.
Comme tous les autres troubles mentaux, la dépression joue un rôle dans d'autres troubles physiques tels que le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l'asthme et ces derniers ont aussi un impact sur la dépression. Elle peut être un signe avant-coureur de maladies physiques, en être la conséquence ou résulter d’effets interactifs.
Par exemple, il est prouvé que la dépression prédispose les gens à la survenue d’un infarctus du myocarde, et inversement que l'infarctus du myocarde augmente la probabilité de la dépression. Les personnes atteintes de troubles de santé mentale ont des taux de mortalité élevés. Par exemple, les personnes atteintes de dépression majeure ont 40 %de risque général de mortalité de plus que la population générale en grande partie du fait des problèmes de santé physiques (tels que le cancer, le diabète et l’infection à VIH) ainsi que des conséquences graves telles que le suicide qui est la deuxième cause de décès la plus importante chez les jeunes gens dans le monde entier.
Il a été établi que les programmes de prévention permettaient de restreindre la dépression. Les approches communautaires efficaces en la matière comprennent des programmes scolaires de prévention des mauvais traitements infligés aux enfants ou bien des programmes tendant à renforcer chez l’enfant et l’adolescent les capacités cognitives, sociales et l’aptitude à résoudre les problèmes. Des interventions destinées aux parents d’enfants présentant des problèmes de comportement pourront peut-être amoindrir les symptômes de dépression parentale et améliorer l’état des enfants en question. De même, l’intégration de la reconnaissance et de la prise en charge précoces de la dépression dans les soins de santé généraux au moyen d’une approche biopsychologique peut permettre non seulement d’améliorer la qualité de vie des individus et de leurs familles mais aussi de réduire la charge socioéconomique qui s’impose sur les communautés et les systèmes.
L'OMS a lancé récemment des protocoles pour la prise en charge des troubles mentaux courants, y compris la dépression, dans le cadre du programme d’action Combler les lacunes en santé mentale (mhGAP) destiné à être utilisé par le personnel de santé qui n'est pas spécialisé en santé mentale. Pour prendre en charge une dépression modérée ou sévère, il est recommandé d’associer un soutien psychosocial de base à des antidépresseurs ou à une psychothérapie.
En se concentrant sur la dépression cette année, la Journée mondiale de la Santé vise à accroître la sensibilisation du public à ce problème de santé mentale. On espère que cette Journée permettra de promouvoir le débat et d'attirer l'attention sur cette question de santé publique majeure, qui n’est pas correctement prise en compte actuellement, et d’attirer des ressources pour les services de prévention, de promotion et de traitement.
Lien connexe
Journée mondiale de la santé mentale