Qu’il s’agisse de l’agent de vaccination qui parcourt à bicyclette des pistes et gravit des routes montagneuses en Afghanistan pour vacciner des enfants contre les maladies, de l’épidémiologiste en République arabe syrienne qui surveille les cas de maladies infectieuses parmi les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, du chirurgien traumatologue dans un hôpital de terrain en Somalie – ce sont tous des particuliers qui consacrent leur vie à aider les autres.
La Journée mondiale de l’aide humanitaire a été choisie par l’Assemblée générale des Nations Unies pour coïncider avec l’anniversaire de l'attentat à la bombe survenu en 2003 au siège des Nations Unies à Bagdad (Iraq) qui a causé la mort de 22 membres du personnel des Nations Unies, dont feu notre collègue de l'OMS, Nadia Younes. Chaque année le 19 août, nous consacrons un moment en souvenir de ceux qui ont perdu la vie, et exprimons notre reconnaissance à ceux qui continuent d’affronter le danger et l'adversité pour aider d'autres personnes.
Malgré les lois et conventions internationales appelant à la sécurité et la protection des agents humanitaires, ces derniers risquent leur vie chaque jours, en particulier ceux qui vivent dans notre Région où la majorité des attaques sont perpétrées. Les agents de santé lors des campagnes de vaccination au Pakistan continuent à faire face à des menaces de violence sérieuses, tandis que les agents de santé dans de nombreuses zones de la République arabe syrienne sont souvent dans l'impossibilité de travailler du fait de l'insécurité. Pas plus tard que la semaine dernière, Médecins sans Frontières a annoncé qu'elle cessait ses opérations en Somalie, mentionnant que le pays était l'un des environnements les plus difficiles et les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.
Le champ et la portée de la crise humanitaire dans le monde entier sont alarmants. L’action humanitaire mondiale à la mi-2013 a atteint des limites inconnues en ce qui concerne le nombre des personnes ayant besoin d’aide et de ressources à assurer, principalement du fait de la crise en République arabe syrienne, où près de 6,8 millions de personnes à l’intérieur du pays et 5,3 millions de réfugiés syriens dans les pays voisins ont besoin d’aide humanitaire. En tout, plus de 42 millions de personnes dans 13 pays de la Région de la Méditerranée orientale sont touchées actuellement par des situations d’urgence dues à des conflits politiques et des catastrophes naturelles.
Pour faire en sorte que ces populations puissent avoir accès à l'un de leurs droits les plus fondamentaux – le droit à la santé – l’OMS collabore avec les États Membres dans la Région pour renforcer les systèmes de santé nationaux, intensifier l'action de prévention des maladies transmissibles (dont la poliomyélite), améliorer l'accès aux stocks de médicaments essentiels pour la prise en charge des maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiaques et les cancer, garantir l'accès à la santé maternelle, génésique et infanto-juvénile et fournir un appui aux opération de riposte aux situations d'urgence et de reconstruction des systèmes de santé affectés.
Le besoin d’accroître les financements a un impact sur les efforts que nous déployons en vue d’atteindre les populations touchées. Au Yémen et en Somalie, par exemple – des pays qui connaissent parmi les crises humanitaires les plus graves – seuls 24 à 27 % des besoins de financement du secteur de la santé ont été satisfaits en 2013, laissant des millions de personnes se débattre pour obtenir l’accès aux services de santé même les plus fondamentaux.
Si nous voulons satisfaire les besoins d’un nombre croissant de populations touchées, nous devons faire les choses différemment. Nous devons contacter des nouveaux partenaires et bailleurs de fonds et nouer le dialogue avec eux. La campagne de la Journée mondiale de l’aide humanitaire est une chance pour y parvenir.
Au cœur de cette campagne, on trouve un projet unique en son genre qui va littéralement transformer les mots en aide concrète pour les personnes touchées par les crises. Les mots sont extrêmement puissants : ils peuvent mettre fin à des guerres et rallier des millions de personnes à des causes. Nous demandons aux organisations, aux entreprises et aux particuliers de donner des fonds correspondant au nombre total de mots sponsorisés qui sont partagés sur les médias sociaux. En demandant de fournir des ressources pour soutenir les mots, nous obtiendrons le soutien des donateurs pour les crises les plus critiques au niveau mondial qui ne bénéficient pas encore de financement.
Dr Ala Alwan
Directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale
Lien connexe
Journée mondiale de l'aide humanitaire