Chaque année le 5 mai, la Journée internationale de la sage-femme est célébrée partout dans le monde. Le thème de la campagne de cette année est : « Les sages-femmes montrent la voie vers des soins de qualité. » Ce thème s’inscrit dans la ligne de la première des trois directions stratégiques de la Confédération internationale des Sages-femmes, à savoir qualité, équité et leadership.
Les services de soins de santé maternelle sont grandement dépendants des soins obstétricaux ; à cet égard, le rôle joué par les sages-femmes est déterminant pour répondre aux besoins des femmes, des familles et des communautés. Atteindre chaque femme et chaque nouveau-né en leur fournissant des services obstétricaux est essentiel pour réaliser l’objectif de développement durable no 3, qui concerne la santé, et en particulier les cibles 3.1 et 3.2 visant à réduire la mortalité maternelle et néonatale, et la cible 3.8 concernant la réalisation de la couverture sanitaire universelle. Alors que la communauté sanitaire mondiale s’efforce d’avancer sur la voie de la couverture sanitaire universelle d’ici à 2030, il est crucial de combler les lacunes en termes de ressources humaines pour la santé, d’améliorer la qualité des soins apportés aux femmes et aux nouveau-nés, et de garantir que les femmes aient recours à des services obstétricaux.
Les soins obstétricaux fournis par des sages-femmes bien formées et qualifiées ont un bon rapport coût-efficacité, sont abordables et durables. L’OMS et ses États Membres travaillent en étroite collaboration pour améliorer la qualité des soins obstétricaux, et un cadre d’action a été élaboré afin de renforcer le soutien apporté aux États Membres en vue d’atteindre ce but. Nous sommes convaincus que les sages-femmes jouent le rôle de facilitatrices, d’initiatrices et d’organisatrices, et qu’elles constituent le lien essentiel qui met les femmes en contact avec le système de soins de santé au moment le plus propice.
Malgré les progrès réalisés dans la réduction du nombre de décès évitables liés à la grossesse, l’accouchement et la période post-partum, il sera nécessaire d’investir de façon substantielle dans l’éducation et la formation des sages-femmes afin de continuer à atteindre les cibles internationales et de répondre aux nouveaux défis. Il est nécessaire de s’attaquer au manque de compréhension du travail des sages-femmes, au faible statut des femmes, aux rivalités interprofessionnelles, et au commerce non réglementé autour de l’accouchement afin d’améliorer la qualité des soins de santé maternelle et néonatale, et de réduire la mortalité de ces patients. La contribution des soins obstétricaux est cruciale si l’on veut garantir des soins maternels et néonataux de qualité et instaurer une société plus équitable et en meilleure santé.
La prestation de soins de qualité dépend de la disponibilité de sages-femmes qualifiées et en exercice capables de participer aux soins apportés aux femmes dans le cadre d’une équipe multidisciplinaire. Les femmes et leurs familles s’attendent à un service qui mette en œuvre une communication claire, qui travaille en équipe de façon efficace et fournisse un environnement sûr ainsi qu’un continuum de soins. Le rôle des sages-femmes est d’assurer que ces attentes soient comprises et satisfaites.
L’OMS s’est engagée à soutenir le rôle des sages-femmes qui consiste à garantir que les femmes et leurs nouveau-nés vivent les moments de la grossesse et l’accouchement en toute sécurité, mais qu’ils bénéficient également de soins de maternité respectueux et bien dotés en ressources, leur assurant une vie en bonne santé et un certain bien-être après la naissance. Nous ne devons pas oublier que les sages-femmes sont des héroïnes méconnues qui répondent aux besoins de santé de communautés affectées par les situations d’urgence de notre Région, et qu’elles sont celles qui fournissent les soins de première ligne au contact des femmes et de leurs familles.
À l’occasion de la Journée internationale de la sage-femme, nous appelons les gouvernements et les parties prenantes du secteur de la santé à investir dans les sages-femmes, qu’il s’agisse de leur éducation ou de leur environnement de travail, de la réglementation de l’exercice de la profession ou de la gestion des effectifs. Ceci constitue une initiative qui a un bon rapport coût-efficacité et qui permet d’améliorer la qualité des soins maternels dans tous les pays.