Chers familles, amis et collègues de la Région OMS de la Méditerranée orientale et du monde entier,
À la fin de cette semaine, plus d’un milliard et demi de musulmans dans le monde accueilleront le début du mois sacré de Ramadan. Un des bienfaits du Ramadan est qu’il permet aux musulmans de raviver chaque année leurs pratiques spirituelles et religieuses, qui se perdent parfois dans le tumulte de la vie quotidienne. Cela permet aux musulmans de se rappeler et de retrouver chaque année les enseignements fondamentaux qu'ils ont pu négliger ou oublier au cours des 11 autres mois.
Durant les premiers stades de la pandémie de COVID-19, nous avons célébré le Ramadan dans un monde nouveau. Nous avons donc trouvé des moyens de pratiquer nos traditions religieuses et sociales habituelles grâce à de nouvelles règles afin de préserver notre foi, tout en nous protégeant et en protégeant nos proches.
Cette année, la COVID-19 fait toujours partie de notre vie quotidienne, affectant presque toutes les décisions que nous prenons et les actions que nous entreprenons. Nous avons tous trouvé des moyens de nous adapter, mais cela ne signifie pas pour autant que nous devons ignorer la gravité de la situation. Des personnes continuent d'être infectées et de mourir, certaines d'entre elles devant être hospitalisées, notamment les personnes âgées et les celles souffrant de maladies préexistantes.
Dans la Région OMS de la Méditerranée orientale, plus de 340 000 personnes sont décédées dans des circonstances tragiques depuis le début de la pandémie, et plus de 21,5 millions de personnes ont été infectées. Mes pensées et mes prières vont à ceux qui ont perdu des membres de leur famille et des êtres chers. Qu'Allah leur fasse miséricorde et que leurs âmes reposent dans la paix éternelle.
L'un des enseignements du Ramadan consiste à sensibiliser les gens à leur devoir islamique de se protéger et de protéger les autres contre toute forme de préjudice. La compréhension commune du Ramadan est que la pratique du jeûne pendant le mois sacré interdit aux musulmans de manger et de boire du lever au coucher du soleil. Mais le jeûne représente bien plus que cela. Les musulmans sont également tenus de s'abstenir de tout acte – ou même de toute émotion – qui pourrait causer le moindre préjudice à un autre être humain. Conscient de cela, nous devrions donc être prêts à prendre toutes les mesures sociales possibles qui pourraient nous protéger et protéger les autres e l’infection ou de la mort.
Bien que nous ayons constaté une amélioration générale du nombre de cas et de décès dans la Région et au niveau mondial, la pandémie n'est pas encore terminée et nous devons rester vigilants pour éviter de causer davantage de souffrances. Il appartient à chacun d'entre nous de veiller à ce que nos décisions et nos actions ne conduisent pas à des conséquences désastreuses pour les personnes que nous pourrions involontairement contaminer, entraînant ainsi la propagation de l'infection. La chaîne de transmission ne peut être interrompue que si nous prenons tous la décision consciente et collective d’enrayer cette maladie.
Cette année, nous commençons le Ramadan avec une lueur d'espoir, puisque notre Région a atteint un taux de près de 40 % de personnes entièrement vaccinées avec une ou plusieurs doses. Les vaccins constituent la meilleure protection contre les formes graves de la maladie et la mort, surtout lorsqu'ils sont associés à d'autres mesures préventives telles que l'hygiène des mains, le port du masque et la distanciation physique.
Dans un contexte où les pays continuent de supprimer ou de réduire les mesures sociales et de santé publique, les vaccins restent l'un des meilleurs moyens de garantir votre protection et celle des autres. Les vaccins ne permettent pas toujours de prévenir l'infection, mais ils réduisent considérablement le risque de tomber gravement malade ou de mourir.
En ce mois sacré de Ramadan, ceux qui célèbrent cet événement religieux peuvent encore se faire vacciner lorsqu'ils sont appelés à le faire, même s'ils jeûnent. Les injections par voie intramusculaire sont autorisées en vertu de la Charia islamique et ne constituent pas une rupture du jeûne car elles n’apportent pas de nutriments et n’atteignent pas l’estomac.
Malgré les épreuves auxquelles nous avons tous été confrontés au cours des deux dernières années, nous pouvons garder l'esprit du Ramadan vivant, et faire en sorte que cet esprit soit guidé par notre désir de protéger des vies et de préserver notre humanité. Rappelons-nous ce que dit le Saint Coran : « Celui qui sauve une vie, c'est comme s'il avait sauvé l'humanité tout entière. » Que nous soyons musulmans ou non, il est de notre responsabilité sociale et de notre devoir en tant qu'êtres humains de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour coopérer et arrêter un virus qui a tué six millions de personnes vulnérables. Cet esprit de solidarité se reflète également dans notre vision régionale de la « Santé pour tous et par tous ».
Je vous souhaite à tous un bon Ramadan plein d'espoir, de paix, de santé et de bénédictions.
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