Démonstration d'alternatives au DDT durables et efficaces dans la lutte contre le vecteur de la leishmaniose au Maroc

A technician performing indoor residual spraying to reduce the survival of sandflies that enter houses Pour contrôler les densités de phlébotomes adultes, les localités ont mis en œuvre des stratégies relatives à la réduction des moustiques. Crédit photo : OMS Pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations

L’analyse épidémiologique a révélé un déclin significatif de l’incidence de la leishmaniose cutanée dans les habitations ayant bénéficié d'une pulvérisation, avec une incidence nulle dans 12 localités après la troisième année d'intervention.

Les densités de phlébotomes ont été réduites de manière significative en 2011 et 2012 dans la localité de Boukidour, tandis que dans celles de Lumrouj et d’Ait Chaib, une différence minime a été observée pendant la durée de l’intervention.

Suite à la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, une diminution marquée de la proportion de phlébotomes gravides et semi-gravides a été constatée.

Les tests de bio-efficacité ont montré une efficacité résiduelle satisfaisante un jour après la pulvérisation (89,3 %), mais cette efficacité a diminué progressivement pour atteindre 61,45 % après trois mois.

Les vecteurs Ph.sergenti sauvages collectés présentaient une mortalité de 100 % lorsqu’ils ont été exposés à la lambdacyhalothrine. 

Moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action

Une augmentation du nombre total de cas a été observée au cours de la première année, suivie d'une diminution au cours des années suivantes.

Une réduction marquée de la densité des phlébotomes a été observée dans les localités d’Ait Chirbou, Tabia et Soulaleh en 2011 et 2012.

Contrôles

Des fluctuations du nombre total de cas, pouvant être attribuées à une amélioration de la détection des cas, ont été constatées tout au long de la période d’intervention.

Dans les trois localités, le pic de densité des phlébotomes s’est situé entre mai et juin pour les trois années consécutives, tandis qu’un pic réduit a été observé en août et septembre (2010-2012). 

Incidence de la leishmaniose dans la communauté 

L’étude de l’incidence par groupe et par année montre des variations d’une année à l’autre, mais avec une tendance générale à la baisse.

Dans le groupe ayant bénéficié de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action et de pulvérisations d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, l’incidence a été supérieure à celle du groupe témoin au cours de la période précédant l’intervention, mais considérablement inférieure après la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations et la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action.

Un déclin rapide de l’incidence a eu lieu dans le groupe ayant bénéficié de pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, par comparaison avec le groupe ayant bénéficié de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action. 

Rapport coût-efficacité

La pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations s’est avérée d’un rapport coût-efficacité relativement supérieur à la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action et à l’aménagement de l’environnement.

Conclusions

La pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations avec de l’alpha-cyperméthérine à raison de 30 mg/m² a été efficace pour réduire de manière significative la transmission de la leishmaniose, tandis qu’aucun avantage significatif n’a été identifié avec l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action. 

Liens connexes

Rapport d’un Comité d’experts de l’OMS sur la lutte contre les leishmanioses, Genève, 22–26 mars 2010 [pdf 2,1Mo]