Évaluation de l’impact de la résistance d’Anopheles arabiensis aux insecticides au Soudan

A group of technicians performing indoor residual spraying Amélioration des capacités des personnels venus de El-Hoosh et Hagabadalla chargés de la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, au Centre de formation de Sennar Épidémiologie

    • Dans trois des quatre zones étudiées, la transmission du paludisme est très faible et ne nécessite donc pas d’autre protection que la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations.
  • À Galabat (où la transmission est la plus élevée) une réduction de la prévalence a été observée dans le groupe étudié bénéficiant de la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations et de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d'action, par comparaison avec le groupe bénéficiant seulement de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d'action, à la suite du remplacement de la deltaméthrine en 2012 par le bendiocarbe en 2013. 

Entomologie

  • An. arabiensis est sensible au bendiocarbe, mais résistant à la deltaméthrine, dans tous les groupes sentinelles.
  • La fréquence de l’allèle de résistance de type knock down (kdr) chez An. arabiensis était supérieure à Galabat, par comparaison avec les autres districts, mais la relation entre la fréquence de l’allèle kdr et l’incidence du paludisme (ou la prévalence du paludisme), n’était pas évidente.
  • Dans le bras de l’étude ayant bénéficié de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d'action et de pulvérisations d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, le taux de piqûre sur l’homme à l’intérieur et/ou à l’extérieur atteignait son maximum entre 19 heures et 22 heures et cessait entre 1 heure et 4 heures, tandis que dans le bras de l’étude ayant bénéficié de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d'action, les piqûres de moustique débutaient à 19 heures, le taux atteignant son maximum entre 1 heure et 4 heures. 

Rapport coût-efficacité

  • Les résultats préliminaires indiquent que la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d'action est moins coûteuse que la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations.
  • La majeure partie des dépenses liées à l’intervention de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d'action était constituée des coûts des produits pour les moustiquaires.
  • En ce qui concerne l’intervention de pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, la majeure partie des dépenses était constituée par l’insecticide et les salaires du personnel chargé de la pulvérisation. 

Conclusions

À ce jour, les résultats montrent un certain degré de protection supplémentaire dans le groupe ayant bénéficié des deux interventions, mais les données probantes sont peu nombreuses. En outre, aucune relation entre l’incidence ou la prévalence du paludisme et la résistance phénotypique n’a été mise en évidence dans cette étude. À ce stade, l’existence d’un lien entre l’impact supplémentaire dû à la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations et la résistance aux pyréthrinoïdes demeure hypothétique. 

Liens connexes

Plan mondial pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme [pdf 7,2Mo]

Recommendation de l’OMS sur la politique liée au diagnostic du paludisme dans les contextes de faible transmission, mars 2014 

Recommandations de l’OMS sur la gestion adéquate des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action usagées, mars 2014 

Note d’orientation de l’OMS sur l’estimation de la longévité des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action dans la lutte antipaludique, septembre 2013