Introduction
La schistosomiase est une maladie parasitaire chronique. Les personnes infectées par la schistosomiase libèrent les œufs des vers parasites dans leurs selles ou leur urine selon le type du parasite qui est à l’origine de l’infection. Dans les communautés où il n’existe plus de latrines ni d’assainissement, les ressources d’eau douce sont susceptibles d’être contaminées par les selles et l’urine contenant les œufs. Les œufs éclosent lorsqu’ils sont en contact avec l’eau, donnant ainsi naissance à des larves connus sous le nom de miracides. Si ces miracides trouvent le type de mollusque adéquat, ils l’infestent afin de pouvoir se répliquer sous plusieurs cycles et de produire des milliers de nouveaux parasites, connus sous le nom de cercaires. Ces derniers sont libérés des mollusques dans l’eau qui les entourent. Lorsque l’homme est en contact avec l’eau contenant les cercaires, ils pénètrent dans sa peau et l’infestent.
Il existe deux formes principaux de schistosomiase : intestinale et urogénitale, selon la place où les vers parasites se situent. Pour la schistosomiase intestinale, les vers parasites occupent les veines mésentériques et leurs œufs passent dans le lumen de l’intestin et parviennent aux selles de l’homme. Il existe quatre espèces qui sont à l’origine de la schistosomiase intestinale qui sont : S.intercalam, S. japonicum, S.mansoni, S.mekongi. La S.haematobium cause une schistosomiase urogénitale où les vers parasites résident dans les veines qui conduisent à la voie urinaire, et leurs œufs sont libérés du corps avec l’urine.
Environ 207 millions personnes sont atteintes de la schistosomiase dans le monde. La maladie est endémique dans les zones tropicales et subtropicales. Elle est surtout répandue dans l’Afrique subsaharienne, où plus que 90% de personnes infectées vivent.
Dans la Région de la Méditerranée orientale, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud demeurent les pays les plus endémiques. La maladie est considérée éliminée de la République islamique d’Iran, du Liban, du Maroc et de la Tunisie. L’Égypte, l’Iraq, la Jordanie, le Libye, Oman, l’Arabie saoudite et la République arabe syrienne ont atteint une faible endémicité. Au Yémen, le ministère de la Santé publique est en train de mettre en œuvre un projet visant à éliminer la schistosomiase du pays. Le projet est financé par la Banque mondiale, et est soutenu par l’initiative de l’OMS de la lutte contre la schistosomiase. Trois campagnes d’administration massive de médicaments utilisant le praziquantel sont menées dans le projet qui avait commencé en 2010 et dont on prévoit la continuation jusqu’à 2015.