Surveillance du VIH dans la Région OMS de la Méditerranée orientale, mise à jour régionale 2012
Le rapport sur la surveillance du VIH dans la Région de la Méditerranée orientale présente les résultats des activités de surveillance menées dans les pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale entre 2007 et 2012, les plans en vue du développement de la surveillance du VIH en 2013-2017, et enfin les principales forces et faiblesses de la mise en place d’une surveillance du VIH ainsi que ses obstacles.
L’épidémie du VIH dans les pays de la Région de la Méditerranée orientale est concentrée sur les groupes qui courent le plus haut risque de contracter le VIH, à savoir les consommateurs de drogues injectables, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les professionnelles du sexe. Cependant, des données en provenance de Djibouti, de la Somalie et du Soudan du Sud suggèrent une épidémie généralisée du VIH.
Dans la plupart des pays de la Région, les cas signalés concernent principalement les hommes (67 % de l’ensemble cumulé des cas signalés) et cela pourrait être dû aux faits suivants : a) une forte proportion de la transmission du VIH survient chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ou bien au sein des réseaux de consommateurs (des hommes) de drogues injectables ; b) une proportion plus élevée des cas de VIH chez les femmes plutôt que chez les hommes demeure non dépistée ou non signalée ; c) les hommes font plus souvent le test de dépistage que les femmes. À ce jour, les pays de la Région ont signalé 48 966 cas de VIH et 274 décès liés au sida depuis le début de l’épidémie. En 2011, les pays ont signalé 4273 cas de VIH et 568 décès liés au sida.
En 2011, seuls six pays ont pu fournir des données sur la numération des lymphocytes T-CD4 au moment du diagnostic de l’infection à VIH, et dans quatre de ces pays, les données étaient très incomplètes. Plus de 50 % des patients avaient une numération de leurs lymphocytes T-CD4.
Le rapport conclut que plusieurs pays de la Région ont renforcé leurs activités de surveillance du VIH ces dernières années mais il demeure encore grandement nécessaire de renforcer les capacités des systèmes de surveillance. Le rapport recommande que des études intégrées de surveillance biologique et comportementale dans les populations clés soient menées dans les pays qui ne disposent toujours pas de ces données importantes et que les dispensateurs de soins de santé proposent systématiquement un test de dépistage du VIH aux femmes enceintes, aux patients atteints de tuberculose et aux patients atteints d’infections sexuellement transmissibles, par une approche donnant la possibilité à ces personnes de refuser le test, afin que davantage de personnes vivant avec le VIH soient diagnostiquées. Le rapport relève également les besoins en matière de renforcement des capacités techniques, en particulier dans le domaine de l’estimation de la taille de la population ; l’interprétation et l’utilisation des données sur le VIH ; et enfin la prévention et l’évaluation de la résistance aux médicaments.
Tableau 1. Fourchette des valeurs les plus faibles et les plus élevées de la prévalence du VIH qui ont été documentées chez les populations clés présentant un risque accru de contracter le VIH ainsi que certaines populations cliniques dans les pays de la Région (2007–2012)
Groupe de population |
Prévalence du VIH (fourchette) |
Consommateurs de drogues injectables |
0–87% |
Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes |
0–16% |
Professionnels du sexe |
0–16% |
Femmes enceintes |
0–3.0% |
Patients atteints de tuberculose |
0–14.7% |
Patients atteints d’infections sexuellement transmissibles |
0–7% |
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Surveillance du VIH dans la Région OMS de la Méditerranée orientale, mise à jour régionale 2012 (en anglais uniquement)
Journée mondiale du sida 2013: Traiter plus, Traiter mieux
Le traitement contre le VIH est efficace! « Traiter plus, Traiter mieux » est le slogan régional de la Journée mondiale du sida 2013. Le traitement contre le VIH sauve des vies. Le traitement antirétroviral est devenu plus sûr, plus simple et plus efficace.
Les personnes vivant avec le VIH peuvent vivre longtemps et être actives. De plus, avec un traitement antirétroviral, les personnes vivant avec le VIH réduisent le risque de transmettre le virus à d’autres personnes.
L’OMS lance une initiative régionale pour mettre un terme à la crise du traitement contre le VIH
Le Bureau régional de l’OMS appelle à lancer une initiative régionale pour mettre un terme à la crise du traitement contre le VIH dans la Région en vue d'atteindre la couverture universelle par le traitement antirétroviral d'ici à 2020. Malgré les remarquables efforts déployés depuis près de dix ans pour assurer la disponibilité des traitements antirétroviraux dans tous les pays de la Région, le taux de couverture en 2011 ne dépassait pas 14 %, ce qui est de loin le plus faible au niveau mondial.
Alors que les nouvelles infections à VIH diminuent à l’échelle mondiale, elles connaissent toujours un taux de progression élevé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Chaque cas de nouvelle infection vient augmenter le nombre de personnes vivant avec le VIH qui auront besoin d'un traitement à l'avenir.
Le traitement contre le VIH est vital car il retarde l’évolution de la maladie et améliore la qualité ainsi que l'espérance de vie. Outre les bénéfices pour les patients, le traitement a également des effets positifs sur la santé publique. En effet, une personne correctement traitée risque moins de transmettre l’infection.
Faible couverture par le traitement antirétroviral
La faible couverture par les traitements antirétroviraux est la conséquence d’une accumulation d’échecs et d’insuffisances dans les stratégies et programmes de lutte contre le VIH actuellement en place dans la Région (figure 1). Il est indispensable de connaître son statut sérologique pour accéder au traitement, mais la plupart des personnes vivant avec le VIH dans la Région ignorent qu’elles sont infectées par le virus. En outre, la majorité des personnes qui présentent un risque d’infection n’ont pas accès aux services de prévention.
Cette initiative a pour objectif de faire adopter des mesures correctrices urgentes en vue d’accélérer le renforcement du traitement pour mettre un terme à la situation de crise que connaissent à cet égard les Régions de la Méditerranée orientale/du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Avec la pleine adhésion des parties prenantes, une volonté politique forte et des politiques et stratégies adaptées, les gouvernements en place peuvent atteindre ce but en partenariat avec la société civile et le secteur privé. Des technologies simplifiées deviennent disponibles à un coût raisonnable. Elles faciliteront encore davantage l’intégration et la décentralisation des activités de diagnostic, de soins et de traitement du VIH. Ces stratégies permettront aux pays d’améliorer progressivement la couverture par le traitement afin d’atteindre la cible régionale (que 50 % des personnes vivant avec le VIH qui ont besoin d’un traitement soient sous traitement antirétroviral) et d'intensifier peu à peu les efforts pour atteindre la couverture universelle d’ici à 2020.
Figure 1. Couverture par le traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible et intermédiaire, par région, 2011.