Connaissances de base sur le VIH et réduction de la stigmatisation en milieu de soins
Modules de formation : connaissances de base sur le VIH et réduction de la stigmatisation en milieu de soins
Contexte
La stigmatisation et la discrimination liées au VIH sont définies comme un processus de dévalorisation des individus vivant avec le VIH et le sida ou ayant un lien avec la maladie. La discrimination fait suite à la stigmatisation et consiste en un traitement injuste d'un individu sur la base de sa sérologie VIH réelle ou perçue.
La stigmatisation et la discrimination sont aujourd'hui reconnues comme l'un des plus gros défis dans la lutte contre l'infection à VIH et comme le principal obstacle à la prestation de services de qualité par les personnels de santé. Les effets insidieux de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH sont dévastateurs à bien des égards et de nombreuses études leur sont consacrées. Il peut en résulter une plus faible utilisation des services de prévention contre le VIH, y compris le dépistage, les services de conseil et les programmes de prévention de la transmission mère-enfant, une divulgation partielle ou différée de la séropositivité des personnes infectées à leurs partenaires ou à leurs proches, des soins et un soutien insuffisants. Ainsi, certains reportent ou rejettent le traitement, les soins et le soutien, et certaines personnes vivant avec le VIH vont jusqu'à se rendre hors des communautés locales pour chercher des services de soins médicaux et préventifs car elles craignent une violation du secret professionnel et des attitudes négatives de la part des personnels de santé.
Afin d'encourager une riposte efficace au VIH dans tous les pays, il est nécessaire de combattre tous les aspects de la stigmatisation et de la discrimination en adoptant des actions coordonnées et durables élaborées dans un cadre national. L'une des actions primordiales consiste à mettre en œuvre des formations participatives régulières pour tous les personnels de santé, dans le but d'améliorer leurs connaissances sur le VIH et sur les précautions et la sensibilisation universelles vis-à-vis de la stigmatisation et de la discrimination ainsi que de leurs conséquences néfastes, et dans le but de lutter contre les conceptions erronées et les peurs sous-jacentes des agents de santé par rapport à la transmission du VIH.
Ces modules de formation constituent un cours complet spécialement conçu pour une utilisation dans les pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale. Ils ont été pensés pour être adaptés au niveau du pays et utilisés pour développer et soutenir les capacités humaines en matière de programmes de réduction de la stigmatisation et de la discrimination. Ils se composent d'informations essentielles et d'outils de formation à l'usage des prestataires de santé. Le public cible de ces modules de formation inclut les agents de santé, dans toute leur diversité, dans tous les milieux de soins. Pour dispenser cette formation avec succès, les formateurs doivent se familiariser avec son contenu, ses supports et les méthodes de formation proposées.
Modules
Module 1 : épidémiologie du VIH, transmission et prévention
Module 2 : histoire naturelle et aspects cliniques
Module 3 : dépistage du VIH, conseils et éthique
Journée mondiale du sida 2015: Traitement du VIH pour tous
Dans le cadre de l'initiative régionale pour mettre un terme à la crise en matière de traitement contre le VIH et du lancement en octobre 2015 des nouvelles lignes directrices de l'OMS pour le traitement de l'infection à VIH, le thème de la Journée mondiale du Sida 2015 est le suivant: Traitement du VIH pour tous.
L'amélioration de l'accès au traitement antirétroviral est plus complexe que le simple fait de mettre à disposition des médicaments antirétroviraux. Il s'agit de faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH soient associées à un éventail de services leur permettant d'effectuer un test de dépistage du VIH, d'être mises en rapport avec les services de soins, de recevoir un traitement et de maintenir une suppression de la charge virale à vie.
Cela nécessite des efforts concertés des gouvernements, en partenariat avec les organisations de la société civile, les personnes touchées par la maladie, le secteur privé ainsi que d'autres parties prenantes afin d'associer les personnes vivant avec le VIH au continuum de services de soins contre le VIH.
Afin de souligner combien l’importance de l’ensemble des étapes tout au long du continuum de soins, les matériels de campagne de la Journée mondiale du sida 2015 illustrent toutes les étapes, à savoir planifier, poser un diagnostic, établir un lien avec les services de prise en charge et mettre en route le traitement et parvenir à une suppression de la charge virale.
L'OMS recommande la prophylaxie pré-exposition orale pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) orale pour le VIH consiste pour les personnes non infectées par ce virus à utiliser quotidiennement des antirétroviraux pour prévenir l’acquisition du VIH. Des études ont démontré l’efficacité de ce type de prévention dans la transmission chez les couples hétérosexuels sérodiscordants, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenre, les couples hétérosexuels à haut risque élevé et les personnes qui s’injectent des drogues. La preuve de ce concept a été apportée depuis longtemps en laboratoire grâce aux études sur l’animal et dans l’application en conditions réelles par la prévention de la transmission mère-enfant et la prophylaxie post-exposition. L’innocuité des médicaments envisagés pour la PrEP, le tenofovir et l’emtricitabine, a été établie grâce à leur utilisation pour des traitements et aux essais de sécurité réalisés dans des populations non infectées.
Cinq essais d’efficacité ont été réalisés au cours de la dernière décennie, tant dans des pays à faible revenu qu’à haut revenu. Ces essais se concentraient sur l’efficacité de la PrEP chez des personnes qui s’injectent des drogues, des couples sérodiscordants, des femmes hétérosexuelles et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à risque élevé>
La PrEP orale pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes s’est avérée faisable dans divers environnements d’essais et études d’acceptabilité (y compris parmi les jeunes hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes). La mise en œuvre peut toutefois s’avérer compliquée lorsque l’accès aux services et la fourniture d’autres moyens de prévention sont limités ou font défaut.
La PrEP est proposée dans l’idéal comme composante d’un ensemble complet d’interventions de prévention du VIH. Les programmes complets de prévention du VIH devraient inclure la disponibilité sans entraves des préservatifs et des lubrifiants, le dépistage systématique du VIH, les conseils pour la réduction des risques et l’encadrement pour l’observance thérapeutique si la PrEP est proposée.
Dans le monde entier, la connaissance de la PrEP chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes est toujours limitée. La disposition à utiliser la PrEP varie selon les études, mais dans la majorité, celles-ci indiquent que 40 % à 7 0% des répondants sont disposés à utiliser la PrEP. Les questions de la criminalisation, de la stigmatisation et de la discrimination, et de la violence doivent être prises en compte dans la mise en œuvre, notamment lorsque les rapports entre personnes du même sexe sont illégaux.
Lectures supplémentaires
Recommandations sur la prophylaxie pré-exposition orale (en anglais) (PrEP)